Chaque matin, Carole Ferry fait le point sur l'actualité économique.
L'économie avec vous Carole Ferry, les entreprises françaises présentes en Iran ont donc été reçues hier a Bercy pour faire le point sur les menaces de sanctions américaines. Donald Trump a annoncé la semaine dernière qu'il se retirait de l'accord sur le nucléaire iranien, qu'il allait donc rétablir les sanctions économiques, et qu'il pouvait poursuivre les entreprises partout dans le monde, déjà est ce qu'on en sait plus aujourd'hui.
Oui, déjà, il y a un calendrier. A partir du 6 août, toutes les transactions avec l'Iran seront interdites dans le secteur de l'aéronautique ça veut que Boeing ne pourra plus vendre un seul avion à l'Iran dans 2 mois et demi. Pareil pour Airbus, puisque 10% des composants de ses avions viennent des états unis.
A partir du 4 novembre : ce sera la même chose dans le secteur de l'énergie, du pétrole notamment.et dans le secteur de la finance.
Et alors d'ici là que compte faire la France pour protéger les intérêts de nos entreprises.
Et bien d'abord la France va essayer de repousser ce calendrier. Essayer de gagner du temps pour négocier avec les Américains. Est-ce que des secteurs pourraient être exemptés ? C'est déjà le cas pour l'industrie pharmaceutique. Est-ce que des accords qui avaient été signé avant les annonces de Donalp Trump pourraient être honorés ?
Ca, c'est pour le court terme. A plus long terme, l'idée serait d'arriver a avoir une riposte européenne. Par exemple, créer un canal de transactions financières totalement étanche qui échapperait à tout intérêt américain, pour que les entreprises qui l'utilisent ne puissent pas être sanctionnées.
C'est notamment comme ça que les Chinois arrivent à se protéger non ?
Exactement, parce que vous avez de grandes banques chinoises qui ne sont pas du tout implantées aux etats unis, elles sont beaucoup moins exposées.
D'ailleurs, Total a signé un accord en Iran pour exploiter le plus gros champ de gaz au monde, South Pars. Et bien si Total est obligé d'abandonner le projet, les chinois, actionnaires aujourd'hui à 30% pourront reprendre le projet. Le plus grand champ gazier, ne sera alors plus français, mais chinois.
Ca a été acté avec Total dés la signature du contrat.
Et les Chinois eux ça ne leur pose pas de problèmes
Clairement ils ont beaucoup moins de scrupules à envoyer balader Donald Trump. D'ailleurs tout ça, c'est avant tout une bataille psychologique, on montre les muscles, on se menace. Un expert m'expliquait : les Chinois, eux, peuvent dire : si vous nous sanctionnez en Iran, nous, on ne fabrique plus vos téléphones Apple.
Nous l'Europe, on va montrer les dents, c'est sûr, mais est-ce qu'on va vraiment faire peur ? Ce n'est pas certain.
Et dans l'histoire ce sont bien les chinois qui pourraient finalement s'emparer des marchés iraniens a notre place. D'ailleurs, aujourd'hui, 25 % des importations iraniennes viennent de chine, c'était 8% avant les premiers embargos sur l'Iran.