Chaque matin, Carole Ferry fait le point sur l'actualité économique.
L'économie avec vous Carole Ferry, toute la filière automobile était donc réunie hier à Bercy pour préparer en commun les transformations du secteur dans les 4 ans qui viennent :
Oui car jamais le secteur n'a été confronté à une telle révolution : Nous avons un défi environnemental, il faut trouver des véhicules qui polluent moins. Mais également l'essor de l'intelligence artificielle qui va révolutionner les métiers. Il faut aussi préparer l'arrivée des véhicules autonomes. Alors plutôt que chacun fasse sa tambouille dans son coin, et bien ministres, constructeurs automobiles, équipementiers se sont réunis autour de la table. Objectif dresser une feuille de route commune, pour avancer tous dans le même sens.
Et alors concrètement, qu'est-ce qu'il en est ressorti ?
Et bien, l'Etat et la filière automobile veulent déjà multiplier par 5 le nombre de ventes de voitures 100% électriques d'ici 2022. Il devrait donc y avoir rapidement un nouveau bonus-malus plus incitatif. Le gouvernement veut également développer les bornes de recharges. Aujourd'hui, on est bien équipés. On en a environ une pour 5 à 6 véhicules. Mais c'est encore très mal reparti sur l'ensemble du territoire. L'idée, c'est que l'on puisse recharger plus sa voiture électrique partout en France d'ici 4 ans.
Et au niveau de l'emploi alors, est ce que ces transformations annoncent des recrutements.
Écoutez ce chiffre : il va y avoir 40.000 embauches d'ici 5 ans, chez les constructeurs, les équipementiers, dans les services. Ce sont des chiffres de l'observatoire de la métallurgie. Mais avec une véritable transformation des métiers certains vont disparaître, d'autres vont se créer. Pour faire simple, on va fabriquer moins de moteurs diesel et plus de batteries électriques, ce sont des métiers différents. Il va donc falloir former à ces nouveaux métiers. Et toute la chaîne hiérarchique est concernée, il va y avoir besoin de 8.000 ingénieurs par an, de 6.000 techniciens de maîtrise de 9.000 ouvriers. Avec une explosion bien sûr des métiers, liée à l'intelligence artificielle.
Notamment pour la voiture autonome non ?
Exactement et ça va arriver très vite, les premières voitures autonomes seront commerciales en 2020, c'est dans 2 ans. Alors il faudra toujours un conducteur à bord, mais on pourra lâcher le volant dans les bouchons par exemple ou sur l'autoroute, dire, "je ne m'occupe plus de rien", jusqu'à telle sortie. Toute une série d'expérimentations va être lancée l'an prochain. Alors il en existe déjà, mais l'idée, c'est, d'abord d'élargir les zones d'expérimentation et de mutualiser les retours d'expériences pour être plus efficaces, avoir une équipe de France des constructeurs qui aille plus vite que nos concurrents étrangers. Tenter de prendre de l'avance dans cette course à l'essor de la voiture autonome.