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Selon le recensement annuel de l’ordre des médecins, les signalements de violences physiques ou verbales sur des médecins libéraux ont bondi de 27% entre 2022 et 2023. À Toulouse, des praticiens dénoncent un climat de peur de plus en plus présent.

Les agressions commencent dès la prise en charge téléphonique et c’est Dany, la standardiste, qui en fait les frais. « Mange tes morts, nique ta mère… Tout ça, ce sont des violences verbales, et c’est pire qu’avant », souligne la professionnelle.

Un basculement récent, qu’a bien constaté ce médecin, du haut de ses trente ans d’expérience. « J’ai des patients qui n’ont pas pris de rendez-vous et qui ne veulent pas partir. Parfois, la violence peut être physique. Nous sommes obligés de partir du cabinet, ou alors il faut appeler la police ». Mais même ce dernier recours est parfois impossible : « Ce n’est pas toujours possible, parce que certains nous menacent », s’émeut le docteur.

"On a l'impression d'être considérés comme des guichets"

Un changement de statut aussi constaté par le Dr Soen, de plus en plus considéré comme un distributeur automatique de documents administratifs. « On a parfois l’impression d’être considérés comme des guichets, plus forcément comme des professionnels de santé », explique-t-il. « Les gens ne viennent pas toujours chercher un arrêt maladie, ils demandent à être arrêtés. Il peut arriver que certains médecins cèdent sous la pression, il n’y a plus vraiment de relation avec son médecin ».

Pour s’adapter à cette violence de plus en plus présente, l’Ordre des médecins souhaite la généralisation du bouton poussoir, qui permet d’alerter directement les autorités pendant la consultation.