Au Liban, les candidats payent pour faire campagne dans les médias, et les chaînes profitent des prochaines élections législatives pour se renflouer.
On va aller au Liban pour commencer, découvrir les drôles de pratiques qui régissent les relations entre les politiques et les médias dans le pays. On est à quelques jours des législatives là-bas et on découvre que les candidats qui veulent passer à la télé doivent aussi passer à la caisse…
Absolument. Malgré une nouvelle loi électorale, inaugurée à l’occasion de ces élections, de curieuses pratiques perdurent au pays du Cèdre. La grande majorité des médias, à part la chaîne de télé publique (qui fait peu d’audience), monnayent les interventions des candidats aux élections.
Donc les candidats paient pour donner des interviews ?
Vous avez bien compris. Rien n’est écrit évidemment. Mais Maharat, une ONG qui s’occupe de questions de liberté d’opinion et d’expression, a mené sa petite enquête et explique que plus le jour J se rapproche, plus les prix grimpent. L’ONG a recensé des offres à 5.000 euros la minute d’antenne. Ou 200.000 euros pour un débat télévisé. 1,250 million pour un "forfait complet" (ne me demandez pas ce qu’il y a dans la formule all inclusive). Les prix sont un peu moindres sur les radios. Mais le résultat, c’est que seuls les riches et les gros partis ont accès aux médias, les autres font campagne sur les réseaux sociaux.
Mais tout ça n’est pas contrôlé par une autorité de l’audiovisuel ?
Si, il existe une nouvelle "commission électorale", censée surveiller les apparitions médiatiques, qui en théorie devraient être équilibrées entre candidats. Les médias doivent remettre à la commission, chaque semaine, un rapport détaillant ce qu’ils appellent les "publicité payantes", c’est-à-dire ces interviews monnayées. Mais apparemment personne ne le fait. Et la commission n’a pas les moyens de vérifier. Il y a dix jours, la seule représentante de la société civile de cette fameuse commission a démissionné pour dénoncer la situation.
Et les médias, ça ne leur pose pas de problème (déontologiques par exemple) ?
Non pas d’état d’âme. Parce qu’historiquement, les médias libanais sont financés un peu par la publicité, mais surtout par les politiques, les puissances rivales du Moyen-Orient, Arabie Saoudite, Iran, Qatar qui chacune entretenait son réseau médiatique. Pour Futur TV par exemple, la chaîne du Premier ministre Hariri, ce sont des fonds saoudiens. Quand Al-Manar, la chaîne du Hezbollah, est pro-Iran. Donc c’est dans la culture au Liban. Mais avec la crise, notamment pétrolière, et la montée en puissance de nouveaux médias, les réseaux sociaux, ces financements se sont écroulés. Les élections de dimanche, les premières depuis 2009, apparaissent donc pour les médias comme une opportunité en or de se renflouer un peu.
Direction le Mali, où se pose comme chez nous la question des pesticides chimiques, néo-nicotinoide et autres. Christelle Pire, vous êtes à Bamako pour Europe 1. Chez vous on a trouvé une solution bio et les premiers résultats sont très concluants…
Oui absolument. Ce pesticide 100% naturel, donc sans produit chimique, a été créé par le laboratoire LaboREM Biotech. Le principe est simple : ils isolent des bactéries qui sont répandues sur les champs, et qui combattent les insectes, les maladies ou les champignons. Alors, rassurez-vous, ces bactéries sont totalement inoffensives pour les êtres humains.
©AFP
Pourquoi ces biopesticides ?
Parce que les insectes sont de plus en plus résistants aux produits chimiques. C’est le cas notamment à Baguineda, dans les environs de Bamako, où un petit insecte, la cécidomyie, fait des ravages. Il attaque le riz. Lors de la saison 2016/2017, les agriculteurs de Baguineda ont perdu la moitié de leur récolte à cause de lui.
Et donc c’est là que ça a été testé et avec succès ?
Oui les résultats sont impressionnants : un agriculteur m’a dit que sur son hectare et demi de terrain, il était passé de 7 sacs de récolte lorsqu’il utilisait des produits chimiques, à 80 sacs grâce au biopesticide ! C’est quand même dix fois plus ! Car il faut savoir qu’en plus de combattre les insectes, notre petite bactérie a d’autres avantages : elle augmente le taux de germination et la croissance des plantes. Et enfin, les agriculteurs n’ont plus les maux de tête ou les malaises qu’ils ressentaient avec les produits chimiques.
Et ce produit, il est commercialisé ?
Oui, mais pas n’importe comment. Le laboratoire LaboREM Biotech ne veut pas céder son biopesticide à une grande entreprise, parce qu’il risque d’être vendu trop cher et de devenir inaccessible pour les Maliens. Du coup, le laboratoire est en train de former des femmes. Il leur donne gratuitement la bactérie et il leur apprend à l’inoculer à des graines. Avec, donc, un double effet bénéfique : la création d’emplois et une nouvelle technologie qui va bénéficier au plus grand nombre.
En bref, l’Ecosse devient aujourd’hui la première nation au monde à introduire un prix minimum pour l’alcool !
Dorénavant, une bouteille de whisky ne pourra pas être vendue en-dessous de 14 livres, soit presque 16 euros. Et une bouteille de vin, pas moins de l’équivalent de 5,3 euros. Question de santé publique bien-sûr, l’idée étant réduire la dépendance de certains, qui achetaient beaucoup d’alcool bon marché. Et c’est surtout le résultat d’années de batailles judiciaires, évidemment, contre les lobbys du secteur, notamment de l'Association du Whisky écossais qui ne voulait pas entendre parler de cette loi.
A Venise, pour ce grand week-end du 1er mai, le maire teste des portiques de sécurité pour "réguler" l’afflux de touristes dans la ville !
Oui des portiques à l’entrée des routes ou des rues les plus fréquentées. L’idée, c’est de détourner les touristes vers des axes secondaires quand il y a un afflux jugé excessif. Venise est victime de son succès, elle accueille environ 30 millions de visiteurs par an ! Il y a eu des petites manifs, dimanche, de Vénitiens qui disaient qu’ils n’étaient des "espèces protégées dans un parc d’attraction". Des commerçants, aussi, critiquent ces portiques. Le problème numéro un du tourisme de masse à Venise étant la flambée des prix de l’immobilier qui vide la ville de ses habitants.