Ce jeudi soir, nous allons en République Démocratique du Congo, ce grand pays d’Afrique centrale, où le virus Ebola, cette fièvre hémorragique très souvent mortelle, a refait son apparition.
Un début d’épidémie avait été déclaré il y a une dizaine de jours déjà, dans le nord-ouest du pays. Mais les quelques cas repérés l’étaient dans des zones plutôt isolées, rurales et difficiles d’accès. Les autorités sanitaires espéraient donc réussi à contenir, à isoler le virus. Mais depuis mercredi, la situation est bien plus grave, car un cas de fièvre Ebola s’est déclaré à une centaine de kilomètres de là, dans une grande zone urbaine : il s’agit de Mbandaka, une ville de plus d’un million d’habitants, au carrefour de plusieurs cours d’eau dont le fleuve Congo. Et c’est donc une artère importante pour le commerce et la circulation des personnes, à la fois avec la capitale Kinshasa et avec le voisin juste sur l’autre rive du fleuve : la République du Congo.
Combien de cas recencés ?
Pour l’instant, selon le décompte de l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) : 44 cas confirmés ou probables, et 23 morts.
C’est peu pour l’instant mais le fait que le virus n’ait pu être cantonné dans les zones reculées inquiète beaucoup. Vendredi dernier, le directeur des situations d'urgence de l'OMS avait averti que si une grosse ville comme Mbandaka se retrouvait infectée par Ebola, il faudrait craindre une "épidémie urbaine majeure". Eh bien nous y sommes.
Qu’est ce qui est fait pour essayer d’endiguer l’épidémie ?
Ebola est un virus qui se transmet, non pas par voies aériennes, mais par le contact physique : par le biais des fluides corporels infectés. Et la rapidité de réaction est essentielle. Vous vous souvenez sans doute de la dernière épidémie terrible qui avait touché l’Afrique de l’Ouest, entre fin 2013 et 2016 : plus de 11 000 morts, essentiellement en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone. A ce moment-là, l’OMS avait été très critiquée pour sa lenteur de réaction. Donc cette fois, elle essaye d’aller vite. Les scientifiques sont en train d’identifier la souche du virus, il en existe quatre en Afrique. Et 5.400 vaccins sont arrivés mercredi à Kinshasa. Il s’agit d’un vaccin expérimental, mais qui avait été testé lors de la précédente épidémie et il s’est révélé efficace. Ceux qui devraient en bénéficier en priorité, ce sont les personnels soignants et toute personne qui aura été en contact avec un malade d’Ebola. C’est un travail à la fois de fourmi et titanesque que les responsables sanitaires ont devant eux : pour identifier ces personnes à risque et tenter d’aller plus vite que le virus. Et l’OMS dit avoir besoin de 25 millions de dollars dans les 3 prochains mois pour faire face à cette nouvelle crise.
Direction maintenant l'Allemagne où l'extrême droite multiplie les éclats au parlement.
92 députés du parti AfD y siègent depuis septembre dernier. Dernier dérapage en date : mercredi, de la part de la numéro 2 du parti. Actuellement en Allemagne, nous sommes en pleine semaine de débat sur le budget. Et à la tribune mercredi, Alice Weidel, la cheffe des députés AfD, a expliqué que les étrangers coûtent trop cher à l'Allemagne, via une phrase péremptoire. Pour elle je cite, "les filles voilées et autres bons à rien" ne contribuent pas à garantir la "prospérité économique et le système social" !
Immédiatement elle est rappelée à l'ordre par le président du Bundestag, Wolfgang Schauble – l'ancien ministre des Finances - bien connu pour ses colères froides. Sauf que la députée conteste la réprimande officielle. Et donc ce midi, comme le veut le règlement du parlement, devant les caméras de télé, en direct, l'ensemble des députés était amené à se prononcer. Pour ou contre cette sanction symbolique. Ce sera POUR. A une très large majorité.
L'extrême droite ne représente que 12 % des députés… Elle était sûre de perdre ce vote. Pourquoi avoir contesté ?
Pour entretenir le buzz autour de sa personne, de son parti ! Car mercredi, juste après l'éclat, le Bundestag a repris ses débats normalement. Alice Weidel avait besoin de relancer la polémique. C'est la stratégie de l'AfD depuis des mois : occuper la scène avant tout et se poser en martyr de la démocratie.
Alice Weidel est la grande spécialiste de cette agitation permanente. Elle adore choquer et cliver. 39 ans, allure de femme d'affaire, petit collier de perle : elle est aussi une exilée fiscale qui a choisi de vivre en Suisse.
Cela fait six mois que l'extrême droite est au Bundestag : est-ce que ça a changé la vie politique allemande ?
Les débats au Bundestag sont plus agités. Mais cela contraint aussi les autres partis à mieux se préparer aux discussions. Dans la plupart des cas, les provocations de l'AfD sont assez facilement contrées. Surtout, l'extrême droite rate sa cible : son but principal était d'affaiblir Merkel. Or son parti, la CDU, a toujours 15 points d'avance sur les autres.
Et enfin, une initiative annoncée par la Suède ce jeudi : face à un regain d’activité de la mouvance néonazie, le gouvernement a décidé d’agir.
Une initiative pour "mieux armer les jeunes, par la connaissance, contre les forces anti-démocratiques qui croissent en Suède", a expliqué la ministre de la Culture et de la Démocratie. Le gouvernement a donc décidé d’allouer un million et demi d’euros pour organiser plus de voyages scolaires sur les lieux de souvenir de l’Holocauste, notamment les camps de la mort. Et pour développer aussi des outils pédagogiques autour de ces voyages.