Alex Taylor 29.12.2015 1280x640 9:02
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SAISON 2015 - 2016

Axel de Tarlé, Maud Descamps, Alex Taylor et David Doukhan font le point sur l'actualité du jour.

Alex Taylor, expert international

Le nord de l’Angleterre a les pieds dans l’eau
 
Du jamais vu, des villes comme Leeds et York complètement inondées. Des milliers de personnes sans foyer, d’autres sans électricité et demain, pire encore demain avec l’arrivée de la tempête Frank. On estime à 5 milliards de livres les dégâts, des scènes bibliques.
 
Cela vire à la crise politique
 
Nettement. David Cameron était sur place hier devant les caméras mettant tout sur le compte du réchauffement climatique. Visiblement cela ne suffit pas. Ce qui ressort, c’une vraie colère des gens du nord de l’Angleterre. "On protège beaucoup mieux le sud où les gens votent à droite. Jamais on laisserait Londres vulnérable comme nous". Pour qu’un journal comme The Yorkshire Post, bastion des valeurs conservatrices critique avec sa une la politique du gouvernement comme "indéfendable" c’est qu’il se passe quelque chose. Cameron, né au sud, sorti d’une école privée, passe au nord comme quelqu’un de snob-posh. Cette année un ancien conseiller a révélé que lors des dernières inondations dans le Somerset, le PM avait expédié vite fait un sous-fifre dans un supermarché acheter une paire de bottes en caoutchouc "qui ne font pas cher", de peur de passer pour un type riche avec ses bottes de chasse. Il les a remises hier, mais vu la colère qui monte, une fois ses orteils au sec, il va devoir affronter ce sentiment de régionalisme qui gronde au nord de l’Angleterre, région qui se trouve, après tout, juste à côté de l’Ecosse de plus en plus sécessionniste.

 

Axel de Tarlé, expert économique

Les pays producteurs de pétrole sont assez déstabilisés par la chute des cours. L'Arabie Saoudite prépare d'ailleurs un méga plan d'austérité.

Certains pays comme l'Arabie saoudite vivent à 90 % sur les revenus du pétrole.
Le pétrole ayant été divisé par trois en un an et demi en passant de 114 à 37 dollars, cela créé un énorme trou dans le budget du pays avec un déficit de 19 % du Pib.
Un plan d'économie de 14 % est donc prévu.

L'argent sert a acheter paix sociale.
En Arabie saoudite, l’État subventionne l'eau, l’électricité, l'essence et quasiment tout le monde est fonctionnaire.
La stabilité du régime est un enjeu important car la jeunesse est désœuvrée avec 60 % de la population de moins de 30 ans qui est sensible au djihadisme. .

L'Algérie, dont 98 % de l'export vient du pétrole, a prévu une suppression d'un million de poste de fonctionnaires soit plus de 40%.
Le parti d'opposition parle même de "déclaration de guerre"

Cette baisse du pétrole a de nombreuses conséquences :
- Au Venezuela, 95 % des exportations viennent pétrole et Maduro a accusé une sévère défaite aux élections législatives.
- En Russie, Poutine subit la grogne du peuple à cause de la sévère récession. L'économie russe recule de 4 %.

La France étant un pays consommateur, il faut profiter de la chute des cours avec le Diesel à moins d'un euro le litre.

 

Maud Descamps, experte innovation

On parle d’un tout nouveau type de batterie plein de promesses

Plein de promesses et plein de sel ! C’est la dernière trouvaille d’une équipe de chercheurs français, une batterie, une pile rechargeable plus exactement, qui fonctionne au sodium et non pas au lithium comme c’est le cas aujourd’hui pour la plupart des batteries de notre quotidien.

Il a fallu deux ans aux ingénieurs du CNRS et du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) pour développer leur prototype. Pas moins de six laboratoires ont planché sur la "recette" idéale pour fabriquer une pile toute aussi performante que sa cousine au lithium. Le résultat est plus que prometteur.

Est-ce qu’elle fonctionne aussi bien que nos piles traditionnelles ?

Ses performances sont quasiment identiques aux batteries qu’on trouve déjà dans le commerce.
Premier avantage : il est environnemental. L'extraction du chlorure de sodium serait moins polluante que celle du lithium.
Autre atout de taille : le coût de cette super batterie au sel puisque le sodium est beaucoup plus présent dans la nature que le lithium, environ 1.000 fois plus, nous dit le CNRS. Son prix est donc moins élevé : 2.500 euros pour une tonne de sodium, là où la tonne de lithium, elle, se vend 6.500 euros soit plus du double.

Et elle ressemble à quoi cette super batterie au sel ?

A une pile. C’est un cylindre de 18 millimètres de diamètre et six centimètres et demi de hauteur. C’est une taille standard qui va justement permettre aux usines de fabrication de s’adapter facilement sans qu’il ne soit nécessaire de changer toutes les installations et équipements.

Un petit bémol quand même, sa densité énergétique, c’est-à-dire l’énergie que cette batterie produit qui ne serait pas assez élevée pour intéresser, pour l’instant, les secteurs de l’informatique ou de l’automobile. En revanche, la batterie au sodium serait une très bonne solution pour stocker l’énergie selon les chercheurs, par exemple pour les champs éoliens ou encore le photovoltaïque.