Axel de Tarlé, Anne Le Gall, Alex Taylor et Antonin André font le point sur l'actualité du jour.
Alex Taylor, expert international
Les affaires du cœur de Jean-Paul II avec une intellectuelle polonaise. Avez-vous regardé l’émission de la BBC hier soir ?
Ils sont allés jusqu’à l’extrême limite sans dire expressément qu’ils ont eu une liaison physique. La foi du pape, et certainement les avocats de la BBC, sont passés par là.
C’était visiblement passionnel, mais probablement sans suite.
Pendant ce temps, l’Union Européenne s’écroule
C’est ce qu’a averti hier le Président de son Conseil, Donald Tusk. Il n’a pas tort. Avant le sommet de ce jeudi sur les exigences britanniques, les positions se durcissent à vue d’œil.
Déjà hier soir, la rencontre entre David Cameron et le Président français à Paris n'a pas été très satisfaisante, ils ne sont pas franchement d’accords sur la gouvernance financière de l’Union Européenne.
David Cameron devait rencontrer ce matin les parlementaires européens. Il les boude. C’est idiot car même dans le cas de moins en moins probable que les britanniques votent pour rester, le parlement européen risque de mettre son véto sur les termes arrachés ce jeudi à Bruxelles, à savoir que David Cameron pourrait payer des allocations à des travailleurs de l’est de l’Europe installés en Grande Bretagne, mais selon le niveau de vie de leur pays d’origine.
Justement, le bloc Visograd, Pologne, Hongrie, Slovaquie et République tchèque, s’est réuni hier à Prague pour dire dans leurs différentes langues "pas touche à nos allocations". Tusk s’y rend rapidement ce matin.
Avec tout cela on se demande si comme avec Jean-Paul II, l’Europe, ce n’est pas une affaire de passion mais qui pour des raisons de foi,cette fois ci mauvaise, ne passera jamais à l’acte final.
Antonin André, expert politique
La primaire des Républicains attire de plus en plus de candidats. On ne l’avait pas vu venir, mais un challenger pas encore déclaré pourrait sérieusement menacer Alain Juppé.
Il est jeune ! Il est libéral, il incarne le renouvellement et il est très populaire. Bref c’est le candidat idéal pour les Républicains à un détail près : il est ministre du gouvernement Valls, c’est Emmanuel Macron.
Selon le baromètre Ispos Le Point de cette semaine, Emmanuel Macron cartonne chez les sympathisants de droite. Il est troisième derrière Christine Lagarde et Alain Juppé !
Il remonte de la 9eme à la troisième place du classement et devance donc Nicolas Sarkozy. Macron a donc toutes ses chances comme candidat à la primaire les Républicains.
Si vous prenez l’ensemble des Français là encore il cartonne : Alain Juppé est premier, Emmanuel Macron est deuxième. C’est la personnalité de gauche la plus populaire auprès des Français.
Ultra populaire, Emmanuel Macron. Pourtant, il n’a pas eu le grand Bercy qu’il pouvait attendre du remaniement, il n’aura pas de grande loi à son nom. Bref, il est sous l’éteignoir Macron ! François Hollande le cache ?
Il le cache. La politique c’est du poker. Aujourd'hui, le jeu de François Hollande est de consolider le premier tour de la présidentielle, de rassembler les voix de toute la gauche pour espérer ramasser un deuxième mandat. Il n’a donc pas intérêt à exposer sa carte Macron maintenant.
Auprès des électeurs de gauche, Emmanuel Macron aujourd’hui ne rapporte rien. C’est pour ça qu’il n’aura pas sa loi et qu’il se contentera de miettes de la loi Sapin. Il le garde au chaud, dans son jeu comme un atout décisif qu’il faut sortir au bon moment : pour incarner le renouvellement et séduire les centristes et la droite modérée pour un second tour de présidentielle par exemple.
Quel intérêt pour Emmanuel Macron lui-même ? Quelle carte joue-t-il lui ?
Sa popularité c’est sa liberté, ça l’affranchit et ça lui permet de lancer des idées, des provocations diront certains. Quand ça lui chante : sur les 35h, sur la déchéance, sur les syndicats...
Ça lui permet de cultiver sa marque, celle de la modernité comme Valéry Giscard d’Estaing en son temps. Giscard, jeune ministre de l’Économie et des Finances de De Gaulle en 1962, brillant, séducteur, moderne qui ringardise en 1974 l’héritier du gaullisme Chaban Delmas et son projet de Nouvelle société, qui devait faire bouger les lignes. Le Chaban d’aujourd’hui c’est Manuel Valls alors que VGE, le vrai moderne c’est Macron. Le premier ministre l’a bien compris c’est pour ça qu’il n’a qu’une seule obsession : faire tomber l’étoile Macron.
Axel De Tarlé, expert économie
Les Européens partent en guerre contre l'acier chinois à bas prix mais cette affaire va bien au delà du seul secteur de l'acier.
L'économie chinoise ralentit brutalement or la Chine s'attendait à continuer à croitre avec une croissance exponentielle.
Aujourd'hui, elle se retrouve avec des surproductions massives avec en l’occurrence 300 millions de tonnes d'acier en trop soit deux fois la production européenne. C'est donc là que l'on réalise la puissance de l'industrie chinoise
Que fait la Chine de ces surproductions ?
Elle l'exporte a prix cassé en Europe ce qui est une catastrophe pour notre sidérurgie européenne qui a déjà perdu 20 % de ses effectifs.
L'Europe qui ne peut pas lutter contre la Chine qui brade avec des prix deux fois inférieurs au coût habituel. Un dumping qui est pourtant interdit par les règles du Commerce international.
Tous les pays producteurs (comme l'Allemagne, l'Italie, la RUssie, la France, la Pologne, la Belgique ou le Luxembourg) étaient hier à Bruxelles pour demander à la Commission de réagir.
La Belgique qui a déjà imposé des droits de douane est bien décidée à ne pas rester les bras croisés car c'est touts la sidérurgie européenne qui est en jeu et notamment 3,5 millions de salariés.
Mais, cette affaire va au-delà du seul secteur de l'acier parce qu'à la fin de l'année, l'Europe doit dire si Oui ou Non, elle accorde à la Chine, le "statut d'économie de marché".
Si Oui, alors nos deux marchés seront largement ouverts sans contrainte et il sera quasiment impossible de procéder des mesures de rétorsions.
Cette affaire de l'acier ne donne pas du tout envie aux Européens d'accorder le privilège aux Chinois, ce statut privilégié, qui désarmerait l'Europe en cas de nouveau conflit commercial des voitures ou des machines outils...
Anne Le Gall, experte innovation
Innovation : une machine à remonter le temps accessible sur internet
Anne le Gall l'a testée, elle était tout à l'heure dans le quartier d'Europe 1 au 18e siècle même si du coup ce n'était pas vraiment la rue François 1er parce qu'elle n'existait pas officiellement à l'époque. Notre experte a pu remonter les Champs Élysées, admirer les arbres car il y avait très peu de bâtiments.
Elle a également été transportée dans les années 50 -60 dans le quartier de la Défense pas très loin d'ici et est tombée sur de petites maisons avec leur jardin. Une vision presque bucolique de la Défense ce qui n'a absolument rien à voir avec le quartier d'affaire actuel.
Est-ce juste des tableaux et des photos d'époque ?
Non, Rien de tout ca. Anne Le Gall n'a pas regardé des photos mais s'est promenée sur des cartes avec sa souris d'ordinateur.
Elle est allée sur le site de l'IGN, institut géographique national qui vient de lancer un nouveau portail baptisé "remonterletemps" où l'on peut naviguer, zoomer à partir des cartes de Cassini du 18e ou des plans d'états major du 19è.
Il existe également des photos aériennes des années 50 et 60, chacun peut donc aller voir à quoi ressemblait sa ville natale il y a 60 ans...
A quoi ça sert ?
Ça sert à rêver parce ce nouveau portail, c'est le passé vu du ciel.
On a vraiment le sentiment de voyager dans le temps. En plus, ce site permet de couper son écran en deux et de naviguer simultanément au même endroit à deux époques différentes.
C'est très instructif sur l'avancée de l'urbanisation et des voies de communications, sur l’évolution du littoral ou l’aménagement des zones touristiques...
Avec ce portail on profite, en plus des cartes, de trois millions de photos aériennes mises à disposition du public gratuitement par l'IGN.
Un voyage gratuit et sans jet lag, ce serait dommage de s'en priver