Les réponses de Nicolas Sarkozy à la crise européenne, le debrief du match et les soldes qui s'annoncent mal : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2015 - 2016

François Clauss, Antonin André et Axel de Tarlé font le point sur l'actualité du jour.

Antonin André, expert politique

La politique avec une semaine européenne marquée par le vote sur le Brexit : Yes or Not ? Il y aura un avant et un après, l’Union semble totalement à l’arrêt. Nicolas Sarkozy déjeune mardi avec Angela Merkel et le plus que probable candidat à la primaire de la droite va présenter son plan de relance à la chancelière, à la hussarde pourrait-on dire.

La technique Sarkozy c’est le conclave : les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissent une semaine, dix jours s’il le faut, dans une capitale européenne et personne ne sort avant qu’on se soit mis d’accord sur un nouveau traité. Un traité le plus simple possible pour sortir des usines à gaz et surtout des mains de la technocratie bruxelloise. Comment ? On réduit les compétences de l’Union à une dizaine de champs : agriculture, énergie, Santé/recherche, concurrence, politique commerciale etc… Tout le reste est renvoyé aux États. Alors évidemment à 28 se mettre d’accord même en prenant le temps ça paraît extrêmement ambitieux, Nicolas Sarkozy propose donc qu’on avance en faisant voter chaque sujet à la majorité simple ou qualifiée, mais plus à l’unanimité qui paralyse. Enfin dans la nouvelle union de Nicolas Sarkozy, il y aura une victime : la commission européenne. "C’est un parlement, un gouvernement et un tribunal à elle toute-seule" tonne l’ancien président qui en fait la principale responsable du divorce avec les peuples.

Evidemment le timing de cette rencontre avec Angela Merkel est très politique, alors même que l’Elysée annonce qu’il faudra une "initiative forte" à l’issue du vote anglais.

On appelle ça l’art du placement. François Hollande et Angela Merkel ont mis une option pour se voir lundi prochain, après le vote anglais. Nicolas Sarkozy sera passé avant. Alors certes il n’est pas en responsabilité, mais c’est une façon pour lui de souligner ce qu’il qualifie de "vide sidéral de propositions sur l’Europe". Il joue l’avantage comparatif avec François Hollande d’une part mais aussi avec ses concurrents à la Primaire. Ni François Fillon, ni Alain Juppé n’ont détaillé l’idée d’un nouveau traité et n’ont évidemment pas un accès aussi facile à la chancelière Allemande ou à David Cameron. Enfin Nicolas Sarkozy bénéficie d’un bilan : peu diplomate c’est vrai, parfois brutal même, avec ses homologues il s’est illustré comme un président à l’aise dans les crises. Crise bancaire, crise financière, crise géorgienne… Un bilan sur lequel il s’appuiera dans le contexte d’une pré-campagne où la question européenne est devenue centrale avec notamment la crise des migrants qui incite aux replis nationaux.

Axel de Tarlé, expert économie

Les soldes d'été commencent après-demain, mercredi. Inutile de dire qu'avec la pluie incessante, la saison n'a pas été bonne pour les enseignes qui ont eu du mal à vendre leur collection d'été.
Un printemps catastrophique pour les enseignes de vêtements car il n'est pas facile de vendre des maillots de bains ou des sandalettes sous la pluie.
Les commerces ont également souffert du climat anxiogène avec les attentats, les grèves, les pénuries de carburant ou encore l'absence de touristes.

Les commerçants espèrent donc pouvoir se refaire avec ces soldes qui commencent après-demain. On promet de gros rabais de 50% dès le premier jour mais, casser les prix et faire des rabais comme ça, c'est une fuite en avant.
C'est vrai qu'avec toutes ces promotions sur Internet, le client n'a plus de repère de prix.
Entre les promotions, les ventes flash sur Internet ou les ventes privées qui ont déjà commencé mais encore les vides dressing, plus personne n'achète plein pot. Des commerçants estiment que les ventes au prix fort ne représentent plus que 20% des achats.
Certains préconisent d'abandonner ce système de soldes trop longs de six semaines pour recréer un événement fort. Un peu sur le modèle du black Friday aux États-Unis, deux jours fous avant Noël, où les magasins cassent les prix et après c'est fini.

Mais autre problème. plus grave, il s'agit de la perception du produit par le consommateur.
Maintenant, l'ère est la "fast-fashion", la mode rapide. Les enseignes renouvellent leur stock en permanence car le vêtement est devenu un produit consommable à la limite du produit jetable.
C'est une réelle perte de valeur aux yeux des acheteurs qui ne veulent plus mettre le prix fort pour un article qui va faire une demi-saison.

La conjoncture est donc compliquée pour ces enseignes de vêtements. Le marché est structurellement difficile et il a perdu en valeur.
Comme dans beaucoup de secteurs, le prêt-à-porter est victime d'une dérive low-cost.