Jean-Philippe Balasse 18.01.2016 1280x640 9:21
  • Copié
SAISON 2015 - 2016, modifié à

Axel de Tarlé, Anne Le Gall, Jean-Philippe Balasse et Antonin André font le point sur l'actualité du jour.

Antonin André, expert politique

Primaire à gauche : de plus en plus de voix s’élèvent pour pousser François Hollande à s’y soumettre. Manuel Valls semble avoir fermé la porte ce week-end : "François Hollande est le candidat naturel de la gauche", dit-il. Mais rien n’est exclu, François Hollande pourrait très bien retourner le piège contre ses auteurs ?

Une primaire de toute la gauche à laquelle participe François Hollande, c’est possible. A noter que le principal intéressé, en "on" comme en "off", est toujours resté silencieux sur le sujet depuis qu’il est président de la République. La primaire pour désigner le candidat à la présidentielle est inscrite noir sur blanc dans les statuts du PS. Le président de la République n’a pas totalement exclu de s’y jeter. Il observe, il regarde et il écoute, sans se prononcer. Souvenez-vous du récent épisode sur la déchéance de nationalité, François Hollande a arbitré au dernier moment, sans avoir rien laissé filtré, prenant tous les commentateurs et une partie de ses proches à revers.

François Hollande, président et candidat à la primaire, ça n’est pas à exclure mais on voit mal pourquoi le plus impopulaire président de la 5eme République se soumettrait à une primaire.

Pour la gagner mais attention, on parle bien d’une primaire ouverte, de toute la gauche : des communistes aux écologistes, en passant par les radicaux et les frondeurs du PS. Qui est candidat ? Pierre Laurent n’a pas dit non, Cécile Duflot, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, pourquoi pas Marie-Noëlle Lieneman, ajoutez le radical Jean-Michel Baylet. Si tous s’engagent à une primaire de rassemblement : le ralliement de tous derrière le vainqueur, pourquoi François Hollande n’irait pas ? D’autant que Manuel Valls vient de lui laisser la place en le désignant candidat naturel. Aussi impopulaire soit-il, François Hollande, vu le casting, n’a rien  à craindre. Cécile Duflot c'est 2% dans les sondages, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon sur le même positionnement et en concurrence avec Pierre Laurent. François Hollande n'a donc rien à perdre et tout à gagner : c'est un terrain dégagé au premier tour car il n'y aurait plus de candidat écologiste, ni de candidat communiste. Reste Jean-Luc Mélenchon qui lui a très bien vu le piège et s’est empressé de refuser la primaire.

Allons plus loin, la primaire c’est "tout bénef" pour François Hollande, c’est l’assurance d’accéder au second tour : on l’a vu aux régionales, quand la gauche est rassemblée au premier tour elle devance la droite,  mais quand elle est divisée en revanche elle est éliminée. Si François Hollande veut un second mandat, la primaire est son meilleur atout !

 

Jean-Philippe Balasse, expert international

L’ombre d'un terroriste revient après l'attentat de Ouagadougou.

Son nom vous dira forcément quelque chose, il s'appelle Mokhtar Belmokhtar. Un homme que l'on a cru mort, à plusieurs reprises mais dont le nom resurgit, régulièrement. C'est son groupe Al-Mourabitoune qui a revendiqué l'attaque au Burkina Faso. Ce matin, personne ne peut dire où se trouve exactement Belmokhtar, s'il est toujours vivant. Peut-être se trouve-t-il en Libye ou quelque part dans le désert. Il faut savoir que les Américains ont mis sa tête à prix pour cinq millions de dollars. Son parcours en a fait l'un des terroristes les plus recherchés de la planète.

Mais qu’est ce que l’on sait de lui ?

On sait que c’est un homme d'une quarantaine d'années, né en Algérie. Très tôt, il va se prendre de passion pour la lutte des Moudjahidine en Afghanistan. C'est là-bas qu'il va perdre un œil en maniant des explosifs. "Le borgne", ce sera désormais l'un de ses surnoms. C'est également là-bas qu'il va faire la connaissance de son "maître à penser", Oussama Ben Laden. Ces dernières années Belmokhtar a fait parler de lui, notamment lors de deux attaques sanglantes : la prise d'otages dans le complexe gazier d'In Amenas, en Algérie, il y a trois ans, jour pour jour mais aussi, plus récemment, au mois de novembre, 19 victimes dans l'attaque d'un hôtel à Bamako.

Mais son groupe est très puissant dans la région ?

C'est intéressant parce que selon Didier François, notre spécialiste à Europe 1, c'est un groupe qui a subi de lourdes pertes ces dernières années notamment face aux Américains et à l'armée française. Un groupe qui est toujours resté affilié à Al Qaida et qui n'a jamais fait allégeance à l'état islamique. Dans cette nébuleuse d'organisations djihadistes, il fait des alliances avec de petits groupes selon les régions. Il a peu de moyens et si l'on est cynique, on se dit que le genre d'attaques qu'on a pu voir au Burkina demande finalement peu de logistique, peu de préparation pour un retentissement forcément mondial.

 

Axel de Tarlé, expert économique

Monoprix poursuit sa montée en gamme avec maintenant des espaces "restauration", "fleuristes", "bars à sushis" ou encore "caves à vin".

Est-ce que ça marche parce la marque Monoprix reste quand même très cher ?

Les courses chez Monoprix sont environ 20% plus chères que dans une grande surface classique. Le magazine Challenge a décortiqué la stratégie de Monoprix et nous explique comment la marque fait en sorte que les gens acceptent de payer plus cher pour les mêmes produits.
 
Monoprix propose d'offrir plus qu'un hyper-marché :
- L'emplacement des Monoprix en centre-ville et pas en périphérie est essentiel.
- La marque a délibérément choisi des horaires décalés avec des ouvertures de magasins jusqu'à 21h, 22h voire plus tard.
- On retrouve des produits exclusifs Monoprix que l'on ne trouve pas ailleurs.
- Monoprix joue également la carte des produits haut de gamme comme les bars a sushis ou les bars à vin ce qui flatte la clientèle qui du coup, accepte de payer un peu plus cher pour un univers valorisant de produits haut de gamme.

Peut-on parler d'une tendance de fond ?

On a vu que Lidl, également, a décidé de monter en gamme avec notamment une offre de grands vins de Bordeaux. Lidl copie donc ouvertement Monoprix avec des produits comme le Chateau Yquem à 160 euros, des produits bio ou de la viande 100 % France. Vous avez également Franprix, qui a lancé concept "Mandarine" avec un espace boulangerie, rôtisserie ou orange pressée.

Pourquoi cette montée en gamme ?

Parce que c'est la guerre et que sur les prix, il y a déjà deux géants : Leclerc et Carrefour qui sont imbattables et qui se livrent une véritable bataille sur des centimes. D’où cette stratégie alternative de Monoprix qui vise le luxe et la montée en gamme.

Il ne faut pas se raconter d'histoire : le haut de gamme est une petite niche qui ne laissera pas de place à tout le monde. Alors que Monoprix représente 2 % des ventes, Leclerc, Carrefour représentent chacun 20 % des parts de marché, soit près de la moitié à eux deux.