Antonin André, Axel de Tarlé et Anne Le Gall font le point sur l'actualité du jour.
Antonin André, expert politique
Quel message est venu délivrer le président de la République dans l'émission Dialogue citoyens sur France 2 hier soir ?
Trois mots : ça va mieux ! Nous, on ne s’en était pas rendu compte.
La France compte 3,5 millions de chômeurs, soit 614.000 de plus qu’en 2012 à la date de l’élection de François Hollande, mais "ça va mieux".
Les inégalités entre les enfants en France se creusent de façon vertigineuse affirmait l’Unicef il y a deux jours, mais "ça va mieux".
Le moral des ménages selon l’Insee a atteint son plus bas record depuis août 2015, mais "ça va mieux" dit le président de la République.
Nous étions aveugles, il nous a voulu nous ouvrir les yeux et a voulu en convaincre quatre Français qui, parlant chacun de leur expérience quotidienne, lui renvoyaient en écho une réalité têtue : "non ça ne va pas mieux, ça va mal"
Il y a bien un décalage total, un dialogue de sourd.
A part ce "ça va mieux" quel a été le message ? quel souffle pour relancer la fin de quinquennat ? Rien, sauf une annonce qui va intéresser les 76 % de Français qui ne souhaitent pas que François Hollande soit à nouveau candidat à la présidentielle, il annoncera sa décision à la fin de l’année.
Il n’ y a aucun point positif, aucune corde encore à jouer pour le président ?
Une corde que le président a jouer à l’envie avec les quatre Français : l’empathie. Merci de créer des emplois à la jeune chef d’entreprise, merci à la mère du jeune djihadiste de témoigner et d’alerter, merci. Je suis votre président, vous pouvez m’interpeller autant que vous voulez à l’électeur du Front National. En revanche avec le jeune homme, et là encore c’est cruel, mais on ressentait moins d’empathie mais plus d’incompréhension, un comble pour un président qui a fait de la jeunesse sa priorité.
L’émission ?
Préparée dans la douleur, avec la polémique et les critiques internes à France 2, elle a été plutôt réussie : les quatre Français étaient pertinents, sans excès mais pugnaces.
Le risque de ces émissions c’est la longueur mais elle a tenu son temps, c’était rythmé. Seul le sujet principal était décevant.
Axel de Tarlé, expert économie
Il y a de moins en moins de hauts revenus en France. Le nombre de contribuables qui déclare gagner plus de 200.000 euros par an a chuté de 8 %.
Les chiffres sont très nets et émanent directement de Bercy qui les a publiés ce matin dans le journal Les Échos.
Toutes les tranches au-delà de 200.000 reculent fortement. Par exemple : le nombre de foyers qui déclarent gagner entre 400.000 et 500.000 euros baisse de 15% et ceux qui déclarent entre un et deux millions ont chuté de 30%.
Ces gens qui gagnent beaucoup, plus de 200 000 euros, sont assez peu nombreux. Ils ne représentent que 0,4 % des foyers français mais ils représentent, à eux seuls, 20 % de l’impôt sur le revenu avec 15 milliards de recettes fiscales.
Le problème c'est que cette population recule nettement.
Pourquoi ? C'est l'exil fiscal ?
Oui, en parti. Ce sont les chiffres de 2014, qui portent sur l'année 2013, où l'on était en plein traumatisme de l'affaire des Pigeons. Ce coup de gueule des entrepreneurs de voir les gains en capital, taxés jusqu'à 60 %.
Donc oui, on n'a pas de chiffres mais bon nombre sont partis s'installer en Belgique ou en Angleterre
Mais, en fait, la majorité sont restés en France, et ont volontairement minimisé leurs revenus puisque les gains sont taxés jusqu' à 60 %.
Beaucoup d’entrepreneurs ont renoncé à se servir des dividendes et ont renoncé à revendre leur entreprise, ils ont reporté ces opérations.
Cette affaire des pigeons a provoqué une sorte de glaciation économique.
C'est là une preuve supplémentaire de ce que la volée fiscale du début du quinquennat de François Hollande, a lourdement pesé sur l'activité du pays.
Anne Le Gall, experte innovation
Innovation : des panneaux solaires qui produisent de l'énergie même sous la pluie
Ces panneaux prototypes ont été mis au point par deux universités chinoises. Ils fonctionnent normalement quand il fait beau et quand il pleut, ils utilisent chacune des goutte d'eau qui tombe à la surface du panneau pour créer du courant.
Comment est-ce possible ?
Grâce à du graphène. Ces panneaux ressemblent à des panneaux classiques mais en réalité, ils sont recouverts par une très fine couche de graphène, un matériau conducteur de pointe dans le domaine de l'électronique en ce moment. C'est ce graphème , qui convertit la pluie en électricité.
Évidemment , il n'y a pas d'étincelle qui sortent du panneau à chaque goutte qui tombe, on parle ici de petite quantité d'énergie, quelques centaines de microvolt qui sont produits par la pluie.
Et comment le graphème fabrique du courant avec de l'eau ?
Pour faire simple, on va dire que c'est à cause d'une différence de charge électrique. Le graphène, qui est riche en électron, a plutôt une charge électrique négative et dans l'eau de pluie, on trouve des ions positifs. Cette différence d'énergie crée une tension et donc de l'électricité.
C’est vrai qu'au final les quantité de courant produites sont faibles car les panneaux restent plus efficace au soleil que sous la pluie mais ce petit supplément d'énergie par mauvais temps, c’est le petit plus qui pourrait suffire à rendre les panneaux solaires intéressants pour des pays où il pleut beaucoup comme en Grande-Bretagne, pays dans lesquels à cause du manque de soleil, les panneaux solaires produisent 10 à 25 % d'énergie en moins.