Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.
De courtes histoires d’un grand écrivain.
Charlie Martz et autres histoires, chez Rivages/Noir. Huit nouvelles inédites de Elmore Leonard. Nous, on ne le connait pas ou peu, mais il fait partie du Panthéon des grands écrivains américains. Par exemple, le film de Tarantino, Jackie Brown, est en fait une adaptation de l’un des romans de Leonard. Pareil pour le western 3h10 pour Yuma, grand classique. Ou Hors d’atteinte avec George Clooney, même chose. Je vais pas tous vous les faire. Il y a aussi une émouvante préface de son fils avant les nouvelles. Il nous raconte ses souvenirs, les images de son père qui écrivait sur des feuilles A4 jaune. Et un jour, il lui demande : qu’est-ce que tu écris ? Réponse : une nouvelle dont le titre est Charlie Martz.
C’est cette nouvelle qui donne son titre au recueil ?
Oui. Et c’est aussi la première. Ambiance western. Un homme arrive à cheval dans un petit village. Il a l’air d’avoir fait un long voyage. Il fait très chaud. L’inconnu rentre dans le saloon. "Le meilleur saloon de la ville", lui dit le barman. En même temps, c’est le seul saloon à 50 kilomètres à la ronde. Le barman et un client essaye gentiment d’entamer la conversation, lui demande d’où il vient, où il va, les politesses d’usage. Mais l’homme ne répond pas, il grogne un peu, avant de carrément leur dire de se mêler de leurs oignons. Petit détail, il a un revolver sur le côté, à la cow boy et un autre qui dépasse du pan de sa veste.
Vaut mieux pas trop l’embêter !
Non, ce serait dommage de l’énerver. Mais soudain, le barman évoque Charlie Martz, le shérif de la ville… Et là, l’inconnu réagit. Il a l’’air de bien, très bien connaitre ce Charlie Martz. Et pas sûr qu’il ne lui veuille que du bien… Mais il y a de tout dans ce recueil. Plein de style d’histoire différentes. De l’aventure, du polar, du western donc. Et puis une autre, superbe, qui raconte l’histoire d’un homme, père de famille, sans problème, coincé dans la circulation de Detroit. Il rentre chez lui, il pleut. Soudain, il voit une jeune fille, 18 ans à peu près, qui fait du stop. Elle lui rappelle sa fille, donc il accepte. Elle monte. Il ne va pas au même endroit qu’elle et s’apprête à la déposer à un carrefour quand elle plonge sa main dans son sac. Il se dit qu’elle cherche un ticket de bus et il n’a pas le cœur de la laisser attendre sous la pluie. Il la ramène donc dans son quartier directement, elle le remercie. Il s’arrête pour la laisser sortir et là, elle plonge à nouveau sa main dans son sac. Mais qu’est-ce qu’elle cherche dans ce sac ? C’est toute l’idée de la nouvelle.
Réponse donc dans Charlie Martz et autres histoires d’Elmore Leonard.