Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.
Le Grand jeu de Céline Minard aux éditions Rivages.
Aujourd’hui, nous vous proposons de prendre du recul.
Avec Céline Minard. Son dernier roman avait eu beaucoup de succès, c’était un western génial : Faillir être flingué. Elle revient cette année avec Le Grand jeu, chez Rivages. Vous avez certainement déjà rêvé de vous éloigner un peu du tumulte du monde, de vous perdre dans une cabane loin de tout, sans portable, sans rien, pour souffler un peu. C’est le cas de la narratrice de ce roman. Elle a installé sa maison au cœur d’un massif montagneux, en altitude. Enfin sa maison, c’est un tube, un peu comme le fuselage d’un avion, en résine, fixé à une paroi rocheuse. Tout a été installé par hélicoptère et la cabane est autonome. Il y a des panneaux photovoltaïques et un système de traitement de la neige pour l’eau. Pour se nourrir, un petit jardin à cultiver (betteraves, fèves, poireaux), les plantes sauvages et les poissons de la rivière. Mais au début, surtout des conserves et des sachets lyophilisés.
Ah oui, elle vraiment toute seule !
Là où elle est, elle ne risque pas de voir débarquer les éboueurs ou les pompiers pour les calendriers. Mais c’est ce qu’elle recherche évidemment, la distance avec le monde civilisé. C’est un retour radical à la nature. Ça ne l’empêche pas de domestiquer un peu son environnement. Elle construit un muret pour protéger ses plantations, par exemple. Elle protège aussi ses semis avec des bâches pour éviter que les oiseaux viennent picorer ses cultures.
Mais elle ne s’ennuie pas ?
Oh non. Le reste du temps, elle explore les alentours et pratique l’escalade. Mais surtout, elle est en osmose avec la nature, avec l’air, l’eau et la terre. Elle est un animal comme un autre en fait mais bientôt, quelque chose va briser sa quiétude, elle n’est pas si seule que ça. Pas très loin de son habitat high-tech fixé à flanc de montagne, elle découvre un petit homme en robe de bure, une sorte de moine, au milieu de nulle part comme ça, c’est quand même très étonnant. Mais en s’approchant, elle découvre qu’en fait il s’agit d’une petite femme sans dent, une nonne à en juger par sa tenue. Les choses commencent mal puisqu’elle s’aperçoit que la nonne lui a volé des outils chez elle ! Son comportement est très étrange, elle surgit d’on ne sait où. Au point qu’on se demande si ce n’est pas une hallucination car elle a un côté fantomatique. Mais peut-être que cette ermite un peu folle a plus de choses à lui apprendre qu’il n’y parait…
Le Grand jeu donc pour prendre un peu de recul en cette rentrée.