Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.
Un très beau cadeau à offrir.
Les éditions des Saints Pères se sont spécialisés dans l’édition des manuscrits de grands auteurs. On a Jules Verne, Notre-Dame de Paris ou encore Alice aux pays des merveilles. Avec à chaque fois donc la reproduction des pages manuscrites et par définition, l’écriture de l’écrivain, les ratures, les hésitations. C’est très beau et très bien fait.
Et cette fois donc, Guillaume Appolinaire.
Son recueil Alcools, paru en 1913. On apprend d’ailleurs dans la belle préface de Philippe Tesson qu’Apollinaire hésitait avec le titre Eau-de-vie. Philippe Tesson aurait préféré. Quoi qu’il en soit, il s’ouvre sur le poème "Zone" : À la fin tu es là de ce monde ancien. Il y a aussi Le pont Mirabeau : "Sous le pont Mirabeau coule la Seine. Et nos amours faut-il qu’il m’en souvienne. La joie venait toujours après la peine. Vienne la nuit sonne l’heure. Les jours s’en vont je demeure".
Et l’écriture n’est pas trop dure à déchiffrer ?
Ça dépend. Le pont Mirabeau, pas trop. Zone, un peu plus. Mais de toute façon, il y a aussi les épreuves corrigées. Les épreuves, ce sont les versions qui précèdent la publication. Donc c’est tapuscrit. Mais elles sont annotées de la main d’Apollinaire. Les petites corrections de dernières minutes. Mais dans un poème, une petite correction peut tout changer ! on voit des ratures, des changements ici ou là. En parlant de ratures, parfois, ce sont des textes entiers manuscrits qui sont gribouillés. Comme s’il se disait : "c’est nul ! Faut tout refaire !". On a l’impression d’être penché au-dessus de son épaule pendant qu’il travaille.
C’est beau, mais c’est cher, non ?
Un peu, 170 euros, mais ça vaut le coup. Pour les vrais admirateurs d’Apollinaire, franchement, c’est indispensable. Donc vous demandez à des amis de se cotiser, vous cumulez deux noël et trois anniversaires. Mais ça vaut le coup.
Apollinaire, Le Manuscrit d’Alcools donc aux éditions des Saints-Pères.