Chaque soir, Nicolas Carreau nous emmène à la découverte des plus belles nouveautés littéraires.
Le rêveur illimité de J.G. Ballard aux éditions Tristram
Un grand nom de la science fiction.
Si ce n’est le plus grand nom : JG Ballard. L’auteur d’IGH ou de Crash ! Les éditions Tristram publient dans leur collection "souple", Le rêveur illimité, sorti en 1979. Rien que le titre donne le ton.
Qu’est-ce que ça raconte ?
C’est l’histoire de James Blake, un jeune homme, rêveur donc, solitaire, un peu étrange aussi. Il n’a qu’un seul but dans la vie : voler. Il a eu une jeunesse un peu difficile, exclu de nombreuses écoles. Mais il fait partie de ses ados sûrs qu’un jour ils accompliront quelque chose de vraiment extraordinaire. Au début du roman, nous sommes à Londres. A l’aéroport. James est employé pour nettoyer les avions après le départ des passagers. Il traine au milieu des avions, ils discutent avec des pilotes. Il apprend quelques rudiments.
Et un jour, il décolle ?
Exactement, à bord d’un petit avion. Il est un peu barge, James, voire complètement taré. Mais quand il a une idée en tête, il va au bout de son rêve. Et il décolle donc, effectivement. Mais une fois en l’air, il ne sait pas trop quoi faire. Il n’a jamais piloté de sa vie. Le moteur commence à chauffer, puis un incendie se déclenche. C’est le crash, dans la Tamise. Il s’en sort miraculeusement et échoue sur les rives. Il est dans une petite ville de banlieue, Shepperton. Il est recueilli, soigné. Puis il essaye de s’en aller. Il est quand même en fuite. Il a volé un avion, l’a crashé. Et juste avant ça, je ne vous ai pas dit, mais il a commis une tentative de meurtre. Il s’en va à pieds donc. Mais tout le ramène à Shepperton. Comme s’il en était prisonnier. Et on le suit dans cette errance en vase clos. C’est un roman halluciné, comme beaucoup de romans de JG Ballard. On ne sait jamais vraiment si l’on se trouve dans le rêve ou la réalité. En revanche, on sait qu’on lit un génie.
Le rêveur illimité donc aux éditions Tristram.