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SAISON 2019 - 2020

Ce mardi, Jean-Pierre Montanay met la lumière sur le nouveau projet de Boyan Slat, ce néerlandais qui avait lancé un projet d'aspirateur à déchets dans les océans - un échec. Désormais, le jeune homme veut s'attaquer aux 1.000 rivières les plus polluées du monde. Depuis cinq mois il teste l'Interceptor".

Boyan Slat, un jeune militant écolo néerlandais avait fait sensation en 2012 en  annonçant avoir mis au point un procédé révolutionnaire pour nettoyer les océans. Qu’est-il devenu et demain, va-t-il enfin réussir son pari ?

Il a pris de la bouteille et quelques années mais à 26 ans, il n’a pas abandonné son projet. Il teste depuis cinq mois dans le Pacifique la nouvelle  version, encore à l’état de prototype,  de son gigantesque système censé débarrasser les mers des milliers de tonnes de plastique qui flottent à la surface : une sorte de barrière flottante en forme de U qui emprisonne tous les déchets qui trainent avant de les diriger vers une plateforme d’extraction.

Très ambitieux, ses objectifs sont  d’abord de liquider ce vortex, tourbillon de déchets qui flotte entre Hawaï et la Californie, baptisé le 7ème continent et grand comme 3 fois la France. Il contiendrait 80.000 tonnes de plastique. À plus long terme, le jeune militant écolo qui a fondé "The Ocean clean up" compte d’ici 2040 capter 90% des plastiques sur les mers pour les recycler sur terre.

Il a pris du retard car il a connu pas mal de déboire au début

Relayée déjà par les réseaux sociaux, sa première apparition lors d’une conférence en 2012 fait un malheur. Le monde entier découvre alors un petit génie qui assure avec aplomb qu’il a trouvé la solution pour nettoyer les océans. Sa trouvaille captive les écolo, intrigue le grand public, et fait bondir les experts sceptiques sur l’efficacité de la méthode. Avec deux millions d’euros collectés, il lance en 2018 à  la mer ces barrières qui font un flop.

Les déchets sortent du filet censé les retenir et les barrières pas assez costaudes, se cassent sous la pression des courants marins alors qu’il n’avait collecté que deux tonnes de déchets. Son mérite est de n’avoir rien lâché, il a donc corrigé le tir en modifiant le système pour le rendre plus solide.

Il compte aussi traiter le problème à la source en empêchant les plastiques d’aller en mer !

80 % d’entre eux sont charriés par les rivières. Boyan Slat a donc mis au point "Interceptor", un bateau ou plutôt une barge  stationnaire de 24 mètres de long, autonome, alimentée par l’énergie solaire. Installé au milieu du cours d’eau avec de chaque côté une barrière, donc tous les déchets flottants sont aspirés et récupérés au rythme de 50 à 100 tonnes par jour. Deux bateaux fonctionnent déjà : un en Indonésie l’autre en Malaisie. Son ambition est de nettoyer les 1.000 rivières les plus polluantes du monde. Si il y parvient, ce dont on peut douter compte tenu de l’ampleur du chantier, chapeau !