Gastronomie, loisirs... Chaque week-end à 6h38, Marion Sauveur et Vanessa Zha vous présentent un produit, un producteur et tous les bons plans pour re(découvrir) une région. Direction ce samedi en Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'ile d'Oléron.
Vanessa, on part dans le sud ce matin et on pose nos valises à Nice pour participer aux Fêtes des Mai.
Ces fêtes qui se clôturent demain avec une belle programmation évidemment, vous allez voir ! Mais Thierry déjà est ce que vous savez ce que sont les Fêtes des Mai ? Et bien c’est une tradition qui remonte à l’antiquité du temps des romains, qu’on a retrouvé un peu plus tard au 5 ème siècle chez les Francs sous la forme des rosières. Des femmes qui étaient élues pour leur beauté, leur prestance. Et puis au début du 20 ème pour les célébrations de Nice : là on érigeait un mas dans les jardins de Cimiez, sur les hauteurs de la ville. Et on dansait, on faisait la fête.
Cette tradition a repris vie depuis les années 70. C’est désormais une manière de fêter le printemps, mais aussi l’identité nicoise qui est forte à travers le chant, la danse, la langue, et la gastronomie aussi. Bref, c’est un moment de rassemblement pour les Nicois et les non Nicois. L’événement est gratuit également, donc c'est une raison de plus pour y aller.
Et où se déroulent ces fetes de Mai demain ?
Juste à côté du site romain de Cimiez, dans les jardins disposés autour du musée Matisse. Il y a 3 espaces : Une grande scène pour les artistes avec une grande esplanade autour du mas sur laquelle vous allez pouvoir participer, les jardins et une petite scène qui accueille des spectacles pour les plus jeunes. Et donc demain pour ce dernier jour dans les jardins de Cimiez : il va y avoir des animations musicales traditionnelles et contemporaines, des danses folkloriques, la parade de la reine des Mai et des balettes.
C’est quoi des ballettes ?!
C’est Jean-Luc Gagliolo qui travaille entre autres sur l’identité nicoise et culturelle à la mairie qui va vous le dire : "Le ballette est un bal populaire, sur base de musique locale nicoise, piédmontaise, ligure. Nous avons des pas de danses spécifiques et qui permettent à tous de participer et que tout le monde puisse apprendre très rapidement.
Pourquoi y autant d’identités ?
C’est dû aux 3 périodes de l’histoire que Nice a vécu, explique Jean-Luc Gagliolo : "Il y a eu tout d'abord une période avant 1388, au cours de laquelle, Nice était partie de la Provence. Puis, entre 1388 et 1860, c'est la période savoyarde. Nous appartenons alors à la maison de Savoie, devenue le royaume de Piémont Sardaigne et enfin, quand Nice a été ratachée à la France." Une triple identité donc, que l’on retrouve dans les chants, les costumes et dans la langue aussi.
Et alors, où peut-on dormir demain soir ?
Vous pouvez aller dans l’hôtel historique des années 30 : Albert 1er, face à baie des anges. Sinon, vous avez le "Deck hôtel" qui ressemble un peu a un beach club, juste derrière la Promenade des Anglais. Il est meilleur marché puisqu'il vous en coutera 95 euros la nuit.
Marion Sauveur, direction la Charente Maritime.
Et l’île d’Oléron pour aller cueillir une plante dont on déguste le bourgeon de fleur : l’artichaut ! Il reste aujourd’hui un seul producteur d’artichauts sur l'île : Christophe Pougnaud. Alors qu’il y a un siècle, la culture y était très répandue. Tellement qu’une rue porte le nom de cette plante dont on se régale à quelques mètres de ses exploitations.
L’artichaut n’est pas originaire de l’Ouest de la France. Il nous viendrait du bassin Méditerranéen. Dans l’Antiquité, les Égyptiens le connaissaient bien pour ses qualités aphrodisiaques. On devrait son introduction en France, grâce à Catherine de Médicis.
Et il existe plusieurs variétés.
Oui, dont deux principales. Le violet de Provence qu’on trouve aussi sous le nom de poivrade. C’est un petit artichaut. Et le Camus, le gros artichaut vert, bien charnu et aussi le plus consommé en France. Sur l’île d’Oléron, Christophe Pougnaud ne cultive que le Camus et il le fait en respectant les traditions de l’île en agriculture raisonnée.
"Je ne traite pas, je ne fais rien à part lui mettre des algues qui s'échouent sur la plage et ça lui sert d'engrais. On les épand ensuite sur les artichauts et après c'est tout ce que je fais. Je ne fais pas de traitements, parce que je pense que l'air salin protège un peu des maladies comme la mer est à 100 mètres ! C'est une culture assez exigeante : j'ai pas d'outils, de matériel pour le faire, on fait tout à la main. Et il a besoin de beaucoup d'eau, çà c'est son inconvénient. On est obligé d'irriguer".
Comment on le cuisine cet artichaut ?
Christophe Pougnaud mange ses fonds d’artichauts crus à la croque au sel. Pour pouvoir faire comme lui, il vous faut des artichauts extra frais bien entendu. L’idéal pour d’aller directement dans sa ferme Les légumes du phare de Chassiron. Il les vend 2 euros pièce.
Je vous propose de cuisiner les artichauts au barbecue mais uniquement les fonds d’artichauts. On commence par couper la queue. D’un coup sec, à la main, sans couteau. On enlève 2 rangs de feuilles à la main et ensuite avec le couteau, on coupe la base des feuilles jusqu’à retirer le foin.
Quand il ne vous reste que vos fonds d’artichaut, il faut bien les citronner pour qu’ils ne noircissent pas avant de les plonger dans une marinade. Un mélange d’huile d’olive, d’ail et de romarin. On les laisse une bonne heure avant de les faire griller. Pour savoir quand ils sont cuits, utilisez la pointe du couteau.
Et vous pouvez les servir avec un petit condiment de tomates confites, ail, piment et huile d’olive. Et oui, aucune machine ne remplace la main de l’Homme pour la culture de l’artichaut que ce soit pour l’entretien de la plante ou sa culture en ce moment !
Artichauts au barbecue
Les ingrédients :
- 4 artichauts
- 25cl d’huile d’olive
- 2 branches de romarin
- 6 tomates confites
- 2 gousses d’ail
- 10cl d’huile d’olive
- 1 petit piment
Les étapes de la recette :
1. Commencez par couper le pied des artichauts, d’un coup sec, à la main, sans couteau. L’objectif est de casser les fils des fibres à l'intérieur et ne pas les retrouver dans l’artichaut.
2. On enlève 2 rangs de feuilles à la main. Avant d’y aller ensuite avec le couteau, pour couper la base des feuilles. Enlevez les dernières feuilles qui cachent le foin et retirez le foin.
3. Placez vos artichauts dans une marinade avec une gousse d’ail, du romarin et de l’huile d’olive. Laissez au frais au moins une heure.
4. Quand votre barbecue est à chaleur moyenne, cuisez vos artichauts 5 minutes d’un côté, puis de l’autre. Pour savoir quand ils sont cuits, utilisez la pointe du couteau.
5. Dégustez-les avec un condiment maison. Pour le réaliser, mixez des tomates confites, une gousse d’ail, du piment avec de l’huile d’olive.