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Chaque dimanche, David Revault D’Allones livre son édito sur Europe 1.

Depuis la conférence de presse d’Emmanuel Macron, jeudi, le Président est un peu plus tranquille, il a livré son plan. Mais désormais c’est à Edouard Philippe et au gouvernement d’agir. 

Et oui, il avait la pression Emmanuel Macron. Après le mouvement des "gilets jaunes", plus de trois mois et 80 heures de débats, tout le monde attendait ses propositions, son plan d’action pour la deuxième partie du quinquennat. Alors c’est sûr qu’il y a des déçus, que beaucoup considèrent que son plan n’est pas à la hauteur, que ses propositions ne sont pas assez précises. Mais en tout cas, il est soulagé, le président. Libéré, délivré. Il a pu souffler un peu ce week-end. Et cette semaine il va revenir à ce qui fait l’essentiel de l’agenda d’un chef de l’Etat : les rendez-vous diplomatiques. Très clairement la pression a changé de camp, et c’est désormais au Premier ministre Edouard Philippe de jouer.

C’est vrai qu’on ne l’avait pas beaucoup vu ni entendu Edouard Philippe pendant cette période, mais qu’il revient sur le devant de la scène.

Oui ! Le Premier ministre est à nouveau au cœur du jeu, voire même dans le viseur. Demain, il réunit ses ministres à Matignon pour un séminaire de travail qui va durer toute la journée. Et du travail, le gouvernement va en avoir parce qu’Emmanuel Macron a fait énormément d’annonces sur tous les sujets : fiscalité, social. Institutions. Et beaucoup d’autres. Mais il n’a pas toujours été très précis. Il a même été carrément flou sur certains dossiers. Par exemple sur le nouvel acte de la décentralisation, dont on ne sait rien. Il reste donc à préciser nombre de mesures. Et qui est ce qui va s’y coller ? Les ministres. A commencer par le premier d’entre eux.

Donc c’est désormais le Premier ministre qui est sous pression ?

Et oui, la pression a changé de camp et est passée de l’Elysée à Matignon. Le chef du gouvernement doit désormais préciser ce qui ne l’a pas été, organiser le travail entre ses ministres, et surtout de donner des dates précises. Et un calendrier. Car le président, il veut des mesures prises rapidement. Des mesures que les Français pourront constater très vite dans leur vie quotidienne. Et ça, c’est un véritable casse-tête, car ces mesures devront passer au vote de l’Assemblée nationale. Or l’assemblée est déjà très encombrée par les lois déjà programmées. Il faut donc aussi réorganiser tout l’agenda parlementaire. 

Alors oui, il a la pression pour quelques semaines Edouard Philippe. Mais à l’arrivée, Emmanuel Macron sait parfaitement que si tout ceci ne marche pas, c’est lui, et uniquement lui, qui en sera tenu pour responsable.