François Fillon a déroulé un discours offensif à la Porte de Versailles, devant 25.000 personnes.
François Fillon a réuni hier, à la Porte de Versailles, à Paris, 25.000 personnes selon les organisateurs. Un peu plus d’une heure de discours devant des militants qui ne se résignent pas à la défaite malgré des sondages qui donnent toujours le candidat des Républicains éliminés dès le premier tour. Sans surprise, le candidat des Républicains a étrillé ses adversaires.
Oui Samuel. François Fillon a fait du Fillon. Un discours offensif, charpenté, truffé de références historiques. Il a invoqué De Gaulle, Clémenceau.
Bien sûr, il a cogné ses adversaires. Et c’est bien sûr, sans surprise, Emmanuel Macron qui a été le plus ciblé. Huit piques, a-t-on compté. Le plus vache : "Macron traité de plante hors-sol mise en pot dans les grandes écoles accrochée à un tuteur puis arrosée à l’ombre des palais de la République". Deux piques contre Marine Le Pen et son "rêve d’une France albanaise protégée par de murs et cultivant son carré de salades". Et enfin ce qui est nouveau, sans doute preuve que Jean-Luc Mélenchon est devenu une menace, il a pris son paquet lui aussi. Et un beau paquet : Mélenchon qualifié de "capitaine du cuirassé Potemkine, mais qui négociera la ferraille du Titanic". Et en même temps, Samuel, ce serait une erreur de réduire ce discours à quelques attaques de fin de campagne. Il a justement évité le piège du gros rouge qui tâche qui ravit parfois les militants.
Mais Bruno, on n’a pas entendu de nouvelles propositions. François Fillon a déroulé son programme
Bien sûr, sur le fond, on n’a pas entendu de choses nouvelles. François Fillon a déroulé les têtes de chapitres de son projet politique. Repris le fil de ses convictions, celui d’un pays au bord de la faillite, celui d’un pays qui n’innove plus, celui d’un pays qui s’est déconstruit idéologiquement. Il a délivré un discours de la raison dans lequel il a vanté sa stature, son expérience, son équipe, la majorité qu’il aura, sa capacité à résister, à tenir le rang d’une France dans un monde dangereux. Et puis, il a eu cette phrase : "Je ne vous demande pas d’aimer, a-il-déclaré la voix étranglée. Il ne s’agit pas de choisir un copain".
Mais cela sera-t-il suffisant pour rattraper son retard ?
Bien sûr dans les sondages, cela reste difficile. Mais il y a tout de même un frémissement. Fillon remonte. Ses salles sont pleines. Juppéistes et sarkozystes reviennent et ne veulent pas être comptable d’une éventuelle défaite. D’ailleurs avant le week-end, Nicolas Sarkozy a posté une déclaration de soutien sur Face Book et Alain Juppé fait un tweet. Le service minimum pour les deux battus de la primaire qui devront en faire plus d’ici le 23 avril. Comme l’a demandé Xavier Bertrand.