Le grand débat télévisé, c'est la lutte finale. A la fois un moment fort, un instant de vérité et une tradition de nos fins de campagnes présidentielles
C'est l'heure du grand débat télévisé entre les deux finalistes de la présidentielle. Hier Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont allégé leurs agendas pour se préparer à leur combat. La dernière grande explication de la campagne présidentielle.
C'est la lutte finale. A la fois un moment fort, un instant de vérité et une tradition de nos fins de campagnes présidentielles. La seule fois où il n'a pas eu lieu, ce débat, c'était en 2002. Jacques Chirac avait refusé de se confronter à Jean Marie Le Pen.
Emmanuel Macron, lui, il a accepté d'affronter sa fille. Marine Le Pen qui ne part pas ce soir dans la position de favori. Les sondages donnent grosso modo 60 % des suffrages au candidat d'En Marche. Contre 40% à celle du Front national. Elle est donc condamnée à attaquer.
Alors sur quoi peuvent se porter ses attaques? Et est ce qu'elle peut vraiment faire des dégâts?
On en a eu un aperçu dans l'entre-deux tours, ces derniers jours. Elle va taper Marine Le Pen. Taper fort. Lâcher ses coups. Dans ce duel au sommet où chacun doit convaincre les indécis. D'abord elle va cibler l'ancien banquier chez Rothschild, le caricaturer en candidat de ce système qu'elle vomit. En candidat de la finance, de l'oligarchie, ce sont les termes qu'elle emploie ces derniers jours. Ça, c'est pour tenter de récupérer des électeurs de Jean Luc Mélenchon. Et puis elle va bien sûr s'en prendre à l'héritier de Hollande. Conseiller à l'Elysée puis ministre de l'Economie du président sortant. Et ça c'est pour essayer des repêcher les électeurs orphelins de Filllon.
Et Emmanuel Macron? Va t-il répliquer ou esquiver?
Il a dit qu'il ne se refusait pas au "corps à corps", mais il a déjà prévenu: il quittera le débat si son adversaire se montrait trop agressive. Lui il veut prendre de la hauteur. Et en même temps, rester sur le fond. Sur le programme économique et social de Marine Le Pen
Sur sa politique européenne, sur ses récents changements de pied sur la sortie ou non de l'euro. Bref sur ce qu'il appelle ses "fausses solutions". Le candidat d'EN Marche a évidemment intérêt à en rester sur l'essentiel, ce qu'on a un peu et même beaucoup oublié dans cette campagne présidentielle. Alors que cela aurait dû être le sujet majeur: la capacité et la crédibilité à gouverner.