Grâce aux édboires de François Fillon et à son départ du plateau de TF1 pendant le 20 heures, Nicolas Dupont-Aignan est désormais crédité de 5,5% dans le dernier sondage Rolling Ifop pour Paris Match.
Nicolas Dupont Aignan, le candidat qui pourrait ruiner les derniers espoirs de François Fillon. Il est crédité de 5,5% dans le dernier Rolling Ifop pour Paris Match. Feu de paille ou vrai danger pour l’ancien Premier ministre ?
Un danger de plus pour François Fillon qui n’a sûrement pas besoin d’un nouveau front. Alors Nicolas Dupont-Aignan n’est pas un inconnu pour les Français. Le député-maire de Yerres dans l’Essonne, président du mouvement Debout la France, est candidat à la présidentielle pour la deuxième fois. Il avait recueilli 1,79% en 2012. Il a largué les amarres avec la droite quand Nicolas Sarkozy a pris le pouvoir à l’UMP. Depuis 15 ans, ce Gaulliste séguiniste vit en marge de la droite.
Cette année, il a obtenu assez facilement ses parrainages et vient de décoller dans les sondages. Grâce ou à cause des déboires de François Fillon : l’affaire des costumes et la mise en examen l’ont aidé à doubler ses intentions de vote dans les sondages. C’est simple il est passé de 2% à 5,5% dans la dernière livraison du sondage quotidien Ifop Match.
Seulement à cause des déboires de François Fillon ?
En parti. Nicolas Dupont-Aignan ne cesse de fustiger le candidat Les Républicains et tente d’apparaître comme une voie médiane entre l’extrême droite de Marine Le Pen et le candidat des Républicains sur fond de créneau souverainiste anti-europe, anti-euro.
Malin, il a su aussi habilement jouer de son éviction du débat de TF1. Invité du JT de la même chaîne le week-end dernier, il a quitté le plateau en direct. La vidéo a été vue 12 millions de fois. Le coup de manipulation médiatique, ça marche toujours. En 2007, François Bayrou s’était attaqué avec le même succès à TF1.
Résultat : Dupont-Aignan est désormais invité partout. Il sera au JT de France 2 ce soir et chez Laurent Ruquier samedi.
Il prend surtout des voix à François Fillon ?
Oui essentiellement. Dupont-Aignan devient une sorte de vote-refuge, de vote-parking pour les fillonistes déçus. Au début du PenelopeGate, les premiers fillonistes écœurés sont allés gonfler les scores de Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Avec les dernières révélations, c’est le candidat souverainiste cette fois qui en profite.
Au QG de François Fillon, on commence à prendre les choses au sérieux. Valérie Pécresse a alerté le candidat. Il faut dire qu’elle a été confrontée à la même équation lors des régionales de 2015. Dupont-Aignan était candidat, il est monté dans les sondages jusqu’à 8%. L’ancienne ministre a alors commencé à lui répondre pied à pied et elle a réussi à le faire baisser à 6% tout de même. Au passage Dupont-Aignan n’appellera pas à voter pour la candidate LR au second tour.
Pour gratter ces deux ou trois points qui pourraient cruellement manquer le 23 avril, plusieurs élus ont conseillé à Fillon de trouver d'urgence un élu tendance souverainiste qui pourrait s’adresser aux électeurs de Nicolas Dupont-Aignan. Reste à trouver l’oiseau rare.