Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Ces temps-ci le benchmarking (le fait de comparer les produits) fonctionne en politique. Mai qui compare quoi ?
C’est comme dans le monde des affaires ou du commerce, on peut se combattre sur les idées mais les méthodes utilisées par les concurrents sont regardées de près.
À La République en marche, on considère donc qu’il y en a un qui a bien travaillé et, chose étonnante, c’est Laurent Wauquiez.
Pourquoi ? Parce que l’idée de mettre en avant un trio autour de François Xavier Bellamy (philosophe plutôt conservateur) avec des personnes de sensibilités différentes ou représentant des courants différents, c’était une bonne idée.
Ça montre le rassemblement et ça atténue les risques de crash politique d’une tête de liste plus novice.
L’idée fait donc son chemin du côté de La République en marche ?
Avec une variante toutefois, si l’idée est retenue, on peut alors aller du duo jusqu’au carré magique, soit quatre têtes de listes. La question n’est pas seulement de copier.
Il y a des impératifs qui interdisent le droit à l’erreur, la campagne sera très courte et les sondages sont très serrés avec le Rassemblement national.
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Tout peut donc se jouer sur les premiers pas ou les premières déclarations.
C’est la raison pour laquelle l’exécutif essaye de convaincre ces jours-ci Agnès Buzyn dont les engagements pro européens et progressistes face à un Bellamy ou un Bardella sont évidemment un atout. Mais la ministre de la Santé n’a pas les réseaux ni la connaissance des rouages européens de Nathalie Loiseau par exemple.
Et puis, il faudra donner un signal de rassemblement aux centristes et aux écologistes. Les discussions avec certains transfuges possibles d’Europe Écologie les Verts continuent encore.
Le principe a été posé par le président de la République. La liste qui rassemblera le plus sera celle qui pourra l’emporter alors pourquoi pas deux, trois ou quatre têtes pour porter une large liste.
Le dispositif de campagne est entouré du plus grand secret mais tout se décide et se tranche dans un seul bureau, celui du président de la République.
La république délibérative c’est bien à condition que le président reste le seul décisionnaire.