Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Le Conseil constitutionnel est dans l’actualité avec la nomination d’Alain Juppé parmi les Sages. Michaël Darmon nous parle ce vendredi de l’ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, qui démarre une nouvelle carrière.
C’est sa septième vie professionnelle.
Magistrat, député, ministre, président de l’Assemblée nationale puis du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré c’est un peu le chat de la République.
Après les polars politiques, le voici réalisateur de documentaire. Le sujet qu’il a choisi d’explorer c’est Jacques Chirac, un personnage qu’il connaît tellement bien mais dont il cherche encore la vérité après des décennies de compagnonnage politique.
Le film s’appelle "Mon Chirac", il est réalisé à base d’images d’archives avec un commentaire très personnel de Debré et surtout des interlocuteurs inédits et choisis selon un critère aucun politique sauf François Hollande.
Jean-Louis Debré revient dans l’entretien sur l’épisode de leur première rencontre, quand Hollande s’est présenté dans la circonscription de Chirac.
Jacques Chirac avait eu cette phrase sur Hollande "Le PS m’envoie quelqu’un moins connu que les labradors de Mitterrand". Depuis, on connaît l’amitié entre les deux. Il semblerait que le combat politique crée des liens.
Autre interview inattendue, celle du Grand rabbin de France, Haim Korsia.
Les deux hommes sont très proches et Jacques Chirac (c’est peu connu) a une grande admiration pour les familles monarchiques du Golfe ainsi que pour les juifs ultra-orthodoxes.
François Pinaut et Claude Chirac (fait rarissime) interviennent également.
Jean-Louis Debré essaie de cerner cet homme multiple et pudique qui a toujours détesté parler de lui.
Chirac l’homme de la terre, de l’érudition, de la séduction, du pouvoir de son aversion pour les extrêmes.
Pour Debré, le politique passe derrière la caméra, c’est l’histoire d’un homme de France.
Chirac longtemps a aimé cacher son jeu derrière un personnage supposé aimer les western et la Corona ?
Une parfaite opération de camouflage.
Lorsqu’il est réélu en 2002, sa fille Claude dit "Chirac s’est rejoint lui-même ", une phrase que l’on comprend mieux depuis.
En réalité, Chirac le transformiste s’est dévoilé au fil du temps.
Un expert de la poésie extrême orientale, un amoureux des cultures et des autres mondes.
Son musée du quai Branly sur les arts premiers est un message pour dire "il y autre chose sur terre que le monde occidental et ses vérités".
Une génération ne s’y est pas trompée. Depuis quelques années, on a vu fleurir des tee-shirts parmi une population branchée avec le Chirac des années 70, clope au bec et look de Gary Grant.
C’est tout cela que l’autre transformiste de la "chiraquie", Jean-Louis Debré, a voulu capter avec ses mots, ses questions et sa caméra.
"Mon Chirac" sera diffusé en mars sur la chaîne parlementaire. Ce n’est pas une enquête mais une quête sur les chemins d’un destin.