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SAISON 2018 - 2019

Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

L’intervention étonnante de Jean-Yves Le Drian en Conseil des ministres sur une question de politique intérieure  

Grand débat : Jean-Yves Le Drian se montre critique envers l’entourage du président qu'il trouve déconnecté 

 

Bonjour Michaël, le grand débat a commencé hier, inauguré officiellement par le président de la République. Mais en fait, vous révélez ce matin qu’il a commencé aussi au sein du gouvernement depuis quelques jours.

La scène se déroule lors du séminaire gouvernemental le 9 janvier dernier, après le conseil des ministres formel. Tout le gouvernement autour du président de la République est invité à présenter leur programme. Et lorsque vient son tour, le ministre du budget Darmanin déroule sa feuille de route : la réforme de la fonction publique et de l’Etat, comme prévu depuis l’année dernière. Et là, un ministre sort de ses gonds, Jean-Yves Le Drian prend la parole : "Il faut peut-être arrêter les bêtises, on a déjà une crise sur les bras on ne va peut-être pas y rajouter les fonctionnaires", s’est exclamé le ministre des Affaires étrangères.

 

Et il rajoute : les agents de l’Etat ne sont pas forcément des technocrates, ils sont aussi des aides-soignants, infirmières, douaniers, policiers, etc. Il ne faudrait pas aggraver la situation. Le ministre est alors suivi par plusieurs autres ministres, plutôt issus de la gauche. Le grand débat au gouvernement recrée le clivage entre la gauche et la droite. 

Et c’est tout aussi intéressant de constater que c’est Jean-Yves le Drian qui a réagi en premier. Est-ce un pas de plus vers une éventuelle nomination à Matignon ?

Il est vrai que certaines personnalités font campagne pour que Jean-Yves le Drian soit nommé premier ministre. Lui réaffirme à ce stade qu’il n’en est pas question. En privé, selon nos informations, il se montre critique sur l’entourage présidentiel jugé déconnecté. De plus, le ministre le plus populaire du gouvernement considère que le balancier penche trop à droite pour l’instant. On sait que la politique est aussi une affaire de circonstance et de devoir.

Mais au sein du gouvernement et dans la majorité, l’idée d’un "acte deux" du quinquennat après le débat circule avec insistance. Un membre du gouvernement confie : "Les questions posées par le président sont la base d'un nouveau discours de politique général à l’issue du grand débat". Un tel discours se prononce après un changement de gouvernement, reste à savoir qui sera à sa tête.