Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Ce lundi, Benoît Hamon a annoncé qu’il quittait la vie politique pour se consacrer à son activité professionnelle. Encore une page qui se tourne à gauche, c’est l’ancien candidat à l élection présidentielle qui jette l’éponge.
Dimanche 26 mai 2019 : le jour du dégagisme sans frontière
En France, Benoît Hamon (ancien vainqueur de la primaire socialiste de 2017 et ancien candidat à l’Élysée) tombait au fond des urnes.
Le même jour où son ancien adversaire de la primaire Manuel Valls subit une lourde défaite aux municipales à Barcelone.
L’ancien Premier ministre l’avait prédit : la gauche peut disparaître !
Benoît Hamon disparaît du récit de la vie politique deux ans après la présidentielle. Promoteur d’une gauche socialiste et militante, avec une apparence d’ancien étudiant ou de jeune prof, Hamon a posé des sujets contemporains et proches des préoccupations durant ses campagnes, comme l’intention de taxer les robots pour financer un revenu universel ou sur les infections liées à la pollution.
Mais il n’y a avait aucune énergie politique pour porter ces idées. Son mouvement Génération.S est un échec et n’arrive pas à enclencher une dynamique d’union, pourtant indispensable pour prétendre gagner à nouveau.
Benoît Hamon appartient à cette étrange génération talentueuse du PS qui s’est gâchée aux responsabilités dans des ministères symboliques pour la gauche sous le quinquennat Hollande.
Il a été un éphémère ministre de l’Éducation nationale durant quatre mois, sans avoir eu le temps de faire une rentrée scolaire, un record. Il a d’ailleurs été viré par Manuel Valls, Premier ministre en 2014.
Le candidat termine à 6% en 2017. À cette époque, il s’agit d’un score impensable pour les électeurs socialistes, aujourd’hui c’est le Graal.
Ce lundi, il a compris qu’au delà du 26 mai, son ticket n’est plus valable.
Est-ce qu’Emmanuel Macron veut récupérer à gauche et comment pourrait-il s’y prendre ?
L’idée d’une confédération progressiste fait son chemin. Après une période de réflexion et d’hésitation de plusieurs mois, Emmanuel Macron est converti à cette idée. Cela consiste à élargir à gauche pour créer un pôle compatible avec le projet présidentiel une sorte de "Agir" de gauche, le pendant de "Agir" la droite pro Macron. Cela devrait être en place au moment des élections municipales.
Ses organisateurs sont des représentants de la gauche de gouvernement comme Le Drian et Guillaume, actuel ministre de l’Agriculture, qui était auparavant le patron des sénateurs socialistes. Il a ensuite été directeur de la campagne pendant la primaire socialiste et son candidat était un certain Manuel Valls.
En politique aussi rien ne se perd et tout se transforme.
C’est peut-être la nouvelle devise du macronisme qui a presque gagné les élections européennes mais a surtout perdu de sa superbe.
LIRE AUSSI - "Benoît Hamon va se mettre en retrait" de Génération.s, assure son bras droit
LIRE AUSSI - Européennes : la gauche n'est "pas morte" et doit "chercher à se rassembler", lance Glucksmann
LIRE AUSSI - Meeting des Socialistes : Hollande et les "éléphants" du parti viennent au secours de Raphaël Glucksmann
LIRE AUSSI - Après la déception des européennes, l'heure des comptes pour la France insoumise
LIRE AUSSI - Européennes : pour EELV, la vraie bataille commence maintenant