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SAISON 2018 - 2019

Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Lors de sa réunion ce mardi, l’Union européenne a voulu symboliquement afficher son unité face à la Chine. Parce que derrière les sourires et les compliments, la relation avec la Chine reste un combat inégal. 

Michaël Darmon nous raconte l’envers du décor.

Tout d’abord, cette visite a commencé avec un mini couac diplomatique, vite étouffé. Le 24 mars après sa visite en Italie, le président chinois XI Jinping a fait une escale à Monaco. Un dîner était prévu, organisé par la principauté, avec le Prince Albert, Emmanuel Macron et XI Jinping. Sauf que pour la France, il n’était pas question de rencontrer le dirigeant de Pékin à Monaco, même à titre soi-disant privé.
Comme on le précise à l’Élysée, Monaco n’est pas la France et ce qui était prévu était le dîner entre les couples présidentiels à Baulieu sur la Côte d’Azur, c’est-à-dire en France.
Cela donne un petit aperçu de la subtilité des approches car les Chinois ont toujours été de fins experts de la vie politique française.
En acceptant le principe du dîner de Monaco, les Chinois savaient bien que la principauté n’a pas de prérogatives diplomatiques.
La visite commençait donc avec une perversité suave du côté des Chinois.
Mais entre gens de très bonne compagnie, tout est resté feutré et courtois. Le dîner à donc eu lieu dans des assiettes françaises.
Une anecdote qui illustre le proverbe macronien "Le temps de la naïveté face la Chine est terminé".

On retient de cette visite que la France n’a pas signé de protocole sur les routes de la soie, comme l’a fait l’Italie. La France considère qu’il s agit "d’un projet surtout chinois". Autrement dit, le projet de la Chine se développe sur une route qui reste très claire, étendre son empire dans toute l’Europe avec des prises de participation stratégiques comme on le voit en Grèce et au Portugal.

Pourtant des contrats importants ont été signées notamment avec Airbus ou EDF pour des éoliennes et des expositions croisées sont prévues. Est-ce le signe de la force de la relation bilatérale ?

Les spécialistes des échanges économiques expliquent en coulisse que ces contrats ne sont pas très importants au vu des besoins en avion des Chinois.
En réalité, le projet le plus important pour la France est celui des usines de retraitement de combustibles nucléaires des centrales chinoises, pilotée par l’entreprise Orano, ça n’avance toujours pas alors que des dizaines de milliards sont en jeu.
Cette négociation est stratégique et tendue, il n’est pas question pour la France de brader de la technologie nationale.

Dès qu’il le peut, Emmanuel Macron rappelle qu’il faut que les relations avec la Chine soient à double sens. C’est bien la preuve qu’il y a un souci.
Mais c’est un fait, les routes de la soie sont actuellement à sens unique de la Chine vers l’Europe. Le projet chinois baptisé "Une ceinture, une route" est un projet d’empire, disons les choses comme elles sont.

Pour amadouer les européens et surtout les Français, Pékin sait dérouler le tapis rouge aux échanges culturels et autres contrats symboliques.
C’est l’application du proverbe politique chinois "Peu importe que le chat soit blanc ou noir, pourvu qu’il attrape la souris".