La Fête de l’Humanité qui aura lieu ce week-end n'est plus communiste puisque beaucoup de trotskistes, les pires ennemis des communistes, seront présents.
La Fête de l’Humanité qui a lieu ce week-end n’est plus communiste, selon Yves Thréard.
Il est de bon ton de dire que ce rendez-vous politique créé par le PCF et son journal en 1930 n’est rien d’autre aujourd’hui qu’une grande fête de la musique.
Que le marteau et la faucille ont été remplacés par la chicha et le quinoa, le nouveau plat préféré de Jean-Luc Mélenchon. Que la lutte des classes a cédé le pas à la défense des produits du terroir. Certes, mais ça fait longtemps que la politique ne tient plus le devant de la scène et c’est un habitué qui vous parle.
Déjà dans les années 70, quand l’Union soviétique était encore debout, Brejnev sous morphine et Georges Marchais au micro, on y venait surtout pour écouter les plus grands groupes de rock de la planète, plein aux as et purs produits du capitalisme décadent.
Alors, pourquoi n’est-elle plus communiste cette Fête de l’Huma ?
Parce qu’elle est infestée de trotskistes, les pires ennemis des communistes. C’est historique.
Pour les communistes, les trotskistes ont toujours fait les yeux doux à la social-démocratie et entraîné les travailleurs dans les pires impasses, ce sont des traîtres.
Or qui veut préempter le leadership du PC aujourd’hui ? Jean-Luc Mélenchon, un ancien trotskiste passé au socialisme et cela ne passe pas chez beaucoup de militants communistes purs et durs.
Et qui participera, en guest-star, cette année à la Fête de l’Huma avec Mélenchon ? Jean-Claude Mailly, le patron de Force ouvrière, pour la première fois de l’histoire de FO.
Un syndicat né d’une scission avec la très communiste CGT après-guerre. FO, un syndicat qui rassemble à l’origine des trotskistes chassés de la CGT et des gros bras farouchement anti communistes. Un syndicat qui s’est construit contre les cosaques et les staliniens.
L’union de la gauche de la gauche ne risque donc pas de se faire à la Fête de l’Huma cette année ?
Pas plus, cette année qu’hier et que demain.
Entre ce qu’il reste du PC et l’extrême gauche, pourquoi cette pudeur de langage qui consiste à l’appeler la gauche de la gauche, l’entente est impossible.
Tout n’est qu’apparence !