Si les centristes appartiennent au passé, le Centre pourrait vivre une nouvelle jeunesse sous les traits d'Alain Juppé ou d'Emmanuel Macron.
Incroyable, Yves nous parle de la revanche du centre, comment est-ce possible ?
Mais oui, eux, les centristes veulent encore y croire.
Ils dînaient tous ensemble, hier soir, au Sénat pour dire que l’Europe ne devait pas être oubliée de la primaire de la droite. L’Europe, peu de Français y croient encore !
Tête chenue mais esprit clair, ils étaient tous là, Valéry Giscard d’Estaing et Jean-Pierre Raffarin, la bande de François Léotard et François Bayrou, Jean-Claude Gaudin, également.
Une reconstitution de ligue dissoute qui fleurait bon la nostalgie, Jean Lecanuet et l’UDF, mais qui ne veut pas mourir avec l’eau du bain d’une prétendue droitisation de la société.
Pourtant, on les croyait fâchés entre eux.
Entre vieilles jalousies et haines recuites, ils se détestent cordialement. D’ailleurs, ils sont éparpillés façon puzzle.
Le rejeton de l’UDF, l’UDI, a bien du mal a existé et ne parle pas d’une même voix.
Mais si ces centristes-là appartiennent au passé, le centre lui pourrait vivre une nouvelle jeunesse.
Non pas sous les traits de Marine Le Pen dont le discours, d’après son père, dérive dangereusement vers le centre. Mais sous ceux d’Alain Juppé, favori de la primaire de la droite et donc de la présidentielle. Il porte l’esprit centriste, plus libéral que gaulliste sur le front économique, moins droitier que d’autres sur les problèmes de société.
Beaucoup des Républicains qui l’entourent viennent du centre comme Raffarin, Bussereau, Mariton, Leonetti ou Lamassoure, sans parler de Bayrou ni des nombreux élus de l’UDI qui l’ont rallié.
Un autre caresse l’espoir de capter cet espace centriste, c’est Emmanuel Macron, bien sûr, que Juppé ne semble pas apprécier puisqu’il n’en ferait pas son premier ministre.
Et pour cause, Macron veut lui voler la vedette. Preuve que le centre est très convoité !
En somme, le plus vieux et le plus jeune des prétendants possibles à l’Élysée chassent au centre. L’un plutôt au centre droit, l’autre plutôt au centre gauche.
Le centre a donc encore un avenir ?
D’une certaine façon, si l’un ou l’autre gagne le 7 mai 2017.
Le centre, terme désuet, honni, qui paraît à contre-courant à l’heure où l’Europe sert de bouc-émissaire et que beaucoup assimilent à des idées molles, n’est pas un parti.
Mais, qui sait, le centre, ce pourrait être le pari gagnant de la prochaine présidentielle. Il prendrait alors sa revanche après des années de purgatoire.