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SAISON 2016 - 2017

Un Français sur cinq serait favorable à l'installation d'un régime autoritaire considérant que les élections ne changent rien.

Les Français en ont-ils marre de la démocratie ?

Inquiétant sondage effectivement d’Ipsos pour l’Institut Montaigne en octobre. Deux chiffres parmi beaucoup d’autres : 7 Français sur 10 estiment que les élections ne changent rien.
Pire, un Français sur cinq serait favorable à l’installation d’un régime autoritaire, d’un César élu, sans contre-pouvoirs.
Un sur cinq, c’est énorme et si rien ne change, la tentation risque de s’amplifier.
Deux raisons à cela, selon Yves Thréard :
D’abord, le pouvoir suprême n’est plus incarné comme naguère, et c’est peu de le dire.
Infatigables nostalgiques, beaucoup de Français ont le monarchisme chevillé au corps et ne rêvent que d’une figure forte à leur tête, César dominant son peuple.
C’est vrai que, depuis De Gaulle, cette figure tutélaire s’est évanouie dans la société médiatique, en deux tweets et trois confidences sur un divan relayées à plein tube cathodique.
Le caractère sacré et inatteignable de la présidence s’est abîmé dans la passion du footing et des sorties nocturnes en scooter de nos deux derniers chefs de l’État.
La transparence à outrance est mortifère pour la démocratie.

L’autre raison ?

Elle est à chercher dans l’impression de désordre que laisse la mondialisation.
Il n’y a plus d’autorité, la défiance grandit.
Beaucoup de Français ont l’impression que leur personnel politique ne contrôle plus rien, que le monde est une vaste foire dirigée par des élites corrompues, que l’empilement normatif des décisions ne sert à rien : la preuve par le chômage de masse, l’explosion de la délinquance et de l’immigration clandestine que personne ne semble capable d’arrêter depuis des années.
D’où le succès, en France comme ailleurs en Occident, des politiques populistes, qui vont au plus simple dans leurs propositions, qui prônent le repli sur soi. Elles ont le mérite de la clarté même si elles fleurent mauvais la démagogie, car elles sont souvent inapplicables.
Le populisme a ceci de paradoxal : il est la voix du peuple, mais il est incarné généralement par une figure forte, très charismatique. On retrouve le césarisme, et on pense au Peronisme en Argentine.

La France file-t-elle un mauvais coton ?

Elle est très abîmée par des années de laisser-aller et de désinvolture de ses gouvernants, qui sont incapables de prendre la mesure des deux France qui habitent notre pays.
Celui ou celle qui saura proposer un projet national protecteur pour les plus faibles sans être castrateur pour les plus entreprenants ne pourra être qu’un défenseur de la démocratie, le pire des systèmes à l’exclusion de tous les autres, comme disait Churchill.