À six semaines de la primaire du PS, les soutiens de Vincent Peillon affirment qu'il est, en quelques sortes, le Fillon de la gauche.
Pour Yves Thréard, Peillon n’est pas le Fillon de la gauche.
C’est la petite chanson que ses soutiens entonnent, à six semaines de la primaire au PS. Anne Hidalgo salue ce "social-démocrate assumé".
Peillon incarnerait un axe central du PS entre Montebourg et Valls, comme Fillon entre Sarkozy et Juppé. Comme Fillon à droite, il jouirait d’une image d’homme sérieux, plus prévisible que ses deux principaux concurrents. Bref, il serait un parfait compromis pour des socialistes complètement déboussolés. Ce n’est pourtant qu’une illusion…
Deux lettres seulement distinguent les noms de Peillon et Fillon, tous deux ont été ministre de l’Education, mais, pour le reste, ils sont loin d’être comparables.
Pourquoi ?
D’abord, Fillon, pour la primaire, avait un programme précis, cohérent, qui a fait son image et fondé son succès auprès de l’électorat de droite. A la préparation de Fillon s’oppose l’impréparation de Peillon. Quel est son projet ? Hamon paraît bien plus avancé sur ce front.
Ensuite, Fillon, parti le premier en campagne, avec derrière lui beaucoup de parlementaires, affichait la pugnacité de l’homme persuadé de son destin, qui avait mûri son engagement. Candidat de la dernière minute, même pas à jour de cotisations au PS, Peillon n’apparaît que comme la marionnette d’un jeu d’appareil, l’idiot utile de ceux qui ne veulent ni de Valls ni de Montebourg pour l’après 2017, quand il faudra reconstruire le PS.
Peillon est là pour diviser, pas pour rassembler. Et ses chances de victoire à la primaire sont faibles.
Qui se sert de lui au PS ?
Non pas Aubry, mais Hidalgo, la maire de Paris, fonction qui est une fabuleuse rampe de lancement pour l’Élysée, si elle est réélue en 2020. Rappelez-vous Chirac ! Dans le champ de ruines que pourrait être le PS, Hidalgo sera évidemment en position de force…