Avec le grand nombre de candidats à la présidentielle pour la gauche, Manuel Valls va devoir trouver son identité, sa part du gâteau.
Valls dans l’étouffant quatre-quarts de la gauche : c’est le titre de l’édito d’Yves Thréard ce matin.
Dans le bal des prétendants à la présidentielle, Valls va devoir trouver son identité, sa part du gâteau.
Or les places sont déjà prises, la gauche est comme un quatre-quarts, le gâteau breton. S’il veut toutes les absorber, les occuper, il va mourir d’indigestion.
La gauche de la gauche est préemptée par Mélenchon, la gauche frondeuse par Montebourg, la gauche canal historique est incarnée par ceux qui, comme Aubry, le regardent de travers et la quatrième gauche, la gauche social-libérale, celle qui était la sienne depuis toujours, lui a été volée par Macron.
Valls veut rassembler, mais rassembler qui ? Même Hollande, expert en synthèse, s’y est cassé les dents.
Quelle peut être sa tactique dans ces conditions ?
Jouer l’expérience et l’autorité auprès d’un électorat de gauche déboussolé par les errances de Hollande et les guerres intestines.
L’expérience, il l’a. Contrairement à tous ses concurrents, il a été premier ministre, il s’est frotté à la réalité du pouvoir.
L’autorité, il l’a aussi. Elle est même naturelle chez lui, même s’il pèche parfois par excès de rigidité à trop vouloir faire son Clémenceau.
Ce sont deux armes que les autres n’ont pas et qui peuvent lui être précieuses dans un premier temps, au moins pour la primaire.
Il va dire sans se montrer trop clivant : c’est moi ou la Bérézina.
Et après, s’il gagne la primaire ?
La primaire, c’est, pour lui, l’essentiel. À une condition : qu’il la gagne haut la main pour faire taire Montebourg et les grognards de la gauche canal historique. Après contre Mélenchon et Macron, ce sera un autre match. Il devra impérativement le gagner, même en perdant la présidentielle, s’il veut devenir l’homme fort de la gauche pour 2022.
En somme, c’est une valse à deux temps.