Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, Virginie Phulpin revient sur l’instrumentalisation du football à des fins politiques à travers le déplacement du PSG en Turquie. L'équipe parisienne affrontera Basaksehir. Selon elle, il faut que cette pratique cesse et que le sport reste loin de la politique.
Le PSG joue à Istanbul ce soir contre Basaksehir en Ligue des champions, en pleine crise diplomatique entre la France et la Turquie. Le club turc est soutenu par le président Erdogan, il veut en faire une vitrine. Pour Virginie Phulpin, cette instrumentalisation politique du football est insupportable.
On a envie de voir un match de foot, ce mercredi soir, pas une bataille diplomatique. On dit que Basaksehir rêve d’infliger un revers au PSG pour donner une leçon à la France. Mais qui a dit ça ? On se croirait au temps de la guerre froide. Quand la Hongrie faisait de sa brillante équipe de foot des années 50 le symbole conquérant du bloc communiste. Oui, sauf que la légende Puskas a quitté son pays en 1956, il n’était pas exactement un porte-parole consentant.
Pas sûr non plus que les joueurs de Basaksehir veuillent punir la France. Ils ont envie de battre le PSG, oui. Mais arrêtons de leur faire endosser un rôle qu’ils n’ont pas. Parfois les sportifs représentent plus que leur sport.
Pour la coupe du monde de rugby en Afrique du Sud, en 1995, le pays tournait la page de l’apartheid et les Springboks incarnaient ce changement. Là, oui. Nous, en France, quand on a mis l’étiquette black blanc beur à nos champions du monde 98, c’était déjà plus artificiel, pas exactement la réalité du pays.
En ce moment, ça va beaucoup trop loin cette instrumentalisation.
On finit par raconter n’importe quoi. Regardez ce qui s’est passé avec Paul Pogba. Une fausse information disant qu’il arrêtait sa carrière internationale pour protester contre les propos d’Emmanuel Macron sur l’islam. Il a dû démentir et porter plainte. Là encore, les sources avec beaucoup de guillemets du tabloïd anglais le Sun ont voulu faire endosser à Pogba un positionnement qui n’est pas le sien.
Et si on laissait les footballeurs jouer plutôt ? Ce mercredi soir, Virginie Phulpin n’a pas envie que l’on demande aux joueurs du PSG s’ils soutiennent le Qatar ou la France dans la crise actuelle, elle n’est pas sûre non plus que les joueurs turcs soient tous sur la même ligne que leur président. Le club qui va gagner ne le fera pas au nom des intérêts de la France ou de la Turquie.
Pour une fois, on a envie de dire que l’important, c’est les trois points.