Didier Gailhaguet refuse de démissionner du CNOSF. Il a participé au conseil d’administration du comité olympique comme si de rien n’était hier. Pourtant, il avait dû quitter la présidence de la fédération des sports de glace en pleine affaire de violences sexuelles il y a trois mois. Pour Virginie Phulpin, il ne doit plus faire partie du CNOSF tant que l’enquête n’est pas terminée.
Avec la crise sanitaire, on s’est tous promis de devenir meilleurs, de changer de comportement pour dessiner un nouveau monde. Tous ? Non ! Regardez, il y a un homme qui résiste, là-bas. C’est Didier Gailhaguet. Lui, confinement ou pas, il n’a pas bougé d’un iota. Il s’accroche au monde d’avant autant qu’à son strapontin. Il y a trois mois, il avait déjà fallu du temps pour qu’il quitte la présidence de la fédération des sports de glace, alors que les témoignages des patineuses se multipliaient sur des scandales de violences sexuelles, et qu’on lui reprochait d’avoir délibérément fermé les yeux pour protéger ses amis. Certes, il a le droit de se défendre, évidemment. Une enquête est actuellement en cours, de la part de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche. Mais comment peut-il rester en place le temps de cette enquête ? Quelle image ça renvoie du comité olympique ? Et quel message on envoie aux patineuses agressées ? Alors Didier Gailhaguet use toujours de la même méthode. Il attaque. Et pour ça, il prend la plume plus facilement que la porte. L’enquête à la fédération de patinage ? Il écrit pour mettre en doute ses conditions d’indépendance et d’impartialité. Le comité de déontologie du CNOSF considère que sa présence nuit à la cohésion et à l’image du mouvement sportif ? A la veille du conseil d’administration, il écrit aux membres du comité pour expliquer qu’il ne se laissera pas faire sans se défendre, et qu’il réclame un peu de décence. Oui, vous avez bien entendu, de la décence. J’aurais bien pris deux secondes pour en sourire, mais ça me reste un peu en travers de la gorge.
Cela dit, rien ne l’oblige à démissionner du CNOSF
Rien, à part la morale et le sens des responsabilités, peut-être. Mais visiblement, ça n’est pas une priorité. C’est très efficace, la méthode Didier Gailhaguet. Il a traversé beaucoup de crises au fil du temps à la fédération des sports de glace avant de s’effacer bruyamment. Et là, le président du CNOSF, Denis Masseglia, qui réclamait son départ, a changé d’avis. Maintenant, il considère que la décision appartient à Didier Gailhaguet et il se cache derrière les statuts pour expliquer que rien ne l’oblige à quitter son poste. Pour lui, le mouvement sportif a bien d’autres chats à fouetter et doit participer à la renaissance du pays. Mais non, justement ! C’est en coupant les ponts avec les habitudes néfastes qu’on doit renaître. Pas en reproduisant indéfiniment les mêmes erreurs. Ca fait 4 jours qu’on est déconfiné, et cette histoire me donne l’impression qu’on a déjà tout oublié.