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SAISON 2019 - 2020

Ce vendredi, Virginie Phulpin s'inquiète pour les clubs de football amateurs, malgré la promesse d'une aide de 30 millions d'euros de la Fédération française. Car la saison prochaine, ils subiront la concurrence frontale de la Ligue 1, dont plusieurs rencontres se disputeront le dimanche après-midi.

Le football amateur est en grand danger. Jeudi, la Fédération française de football a dévoilé un plan d’aide de 30 millions d’euros pour les clubs amateurs. Mais pour vous, il y a un autre problème, c’est la programmation des matches professionnels la saison prochaine, qui peut être très défavorable au foot amateur. 

Tu fais quoi dimanche ? Ben il y a foot ! Oui, mais quel foot ? Tu vas jouer ou tu vas regarder ton équipe favorite à la télé ? Le choix va être cornélien la saison prochaine pour les passionnés. Le dimanche va désormais être une journée on ne peut plus chargée. Si on regarde la programmation de la Ligue 1, il y aura un match à 13 heures, quatre rencontres à 15 heures, une à 17 heures et la grande affiche à 21 heures.

Ce qui retient mon attention, ce sont ces quatre matches à 15 heures. C’est pile le moment où ont lieu les rencontres du foot amateur, ces dimanches après-midi où on chausse les crampons partout en France dans les petits clubs. Ce sont eux à la base, les footballeurs du dimanche. Comment ça va se passer ? Il y aura forcément, chaque semaine, quelques absents parce que leur club de cœur joue à ce moment-là. Il y aura aussi moins de monde autour des terrains de campagne parce que la concurrence sera rude entre un match de l’équipe locale et une rencontre du PSG ou de l’OM par exemple.

Oui, cette programmation peut avoir un impact négatif sur le foot amateur. Je sais bien que c’était prévu largement avant la crise sanitaire, mais là, le sport amateur est déjà au bord du précipice, et j’ai peur que ce soit le coup de grâce pour certains clubs. 

Ces matches professionnels le dimanche après-midi, ça permet quand même aux familles d’aller plus facilement au stade.

Bien sûr, ça fait partie des arguments pour défendre cette programmation. On se dit aussi qu’en Angleterre par exemple, les matches ont très souvent lieu l’après-midi, et que ça fonctionne très bien. Mais en disant ça, on ne raisonne qu’en termes de football comme spectacle, pas comme pratique sportive pour les amateurs. En Angleterre, il n’y a que la Premier League qui compte, les amateurs sont vraiment vus comme la dernière roue du carrosse. Je n’ai pas envie de voir ça en France.

La passion des enfants pour le foot, elle ne se nourrit pas uniquement des rencontres pros qu’ils vont voir en tribunes, elle se nourrit aussi de la pratique de ce sport. Si on veut réfléchir à l’avenir du foot dans le pays, il faudrait que le foot professionnel et le foot amateur soient main dans la main. Sinon, à la fin, tout le monde y perdra.

Avec la crise sanitaire, les clubs amateurs craignent déjà pour leurs partenariats, avec des sponsors très touchés par la crise, ils craignent aussi de perdre des licenciés pour des raisons financières ou sanitaires, si en plus la programmation télé leur met des bâtons dans les roues, ils vont être asphyxiés. Que la fédération les aide, très bien. Qu’on demande des aides de l’Etat ça me semble logique aussi. Mais si dans le même temps les diffuseurs leur savonnent la planche, ça sert à quoi ? Il faudrait tous tirer dans le même sens. Et là j’ai l’impression que ça n’est pas le cas.