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SAISON 2020 - 2021

Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mercredi, Virginie Phulpin revient la garde à vue de Bernard Laporte dans le cadre de l'affaire Altrad alors que l'intéressé dénonce une "tentative de putsch". Selon elle, la fin du mandat de Bernard Laporte n’est pas à la hauteur des enjeux pour le Rugby français.

Bernard Laporte, le président de la fédération française de rugby, a été placé en garde à vue ce mardi. Il est soupçonné d’être intervenu auprès de la commission d’appel de la fédé pour faire diminuer des sanctions contre le club de Montpellier. Pour Virginie Phulpin, à 10 jours de l’élection du président de la fédération, la fin de mandature de Bernard Laporte n’est pas à la hauteur des enjeux pour le rugby français.   

On dirait un roman noir au cœur du rugby français. Une guerre de clans, des invectives, des menaces et maintenant une lettre ouverte de Bernard Laporte aux clubs qui fleure bon la théorie du complot.

Le président de la fédé est en garde à vue depuis ce mardi avec quatre autres personnes. C’est sûr qu’à 10 jours de l’élection à la présidence, ça ne pouvait pas plus mal tomber pour Bernard Laporte. Il y a évidemment présomption d’innocence, mais ça peut faire basculer les indécis, c’est vrai.

Du coup il s’engouffre dans cette brèche du calendrier défavorable pour parler de "tentative de putsch" et d’une campagne de déstabilisation savamment orchestrée qui s’abat sur le rugby français. Franchement, comme si Florian Grill, son principal opposant dans la course à la présidence, pouvait manipuler la police financière. Même l’avocat de Bernard Laporte se désolidarise de ce discours complotiste.  

Mais finalement, ça n’est pas si étonnant d’en arriver là, tant l’ambiance est délétère dans le rugby français depuis de longs mois. Plus personne ne se parle en fait, à part pour un dialogue de sourds. Regardez ce qui se passe entre la fédération et la ligue au sujet des matches du XV de France cet automne. La fédé veut six matches, alors que la ligue ne veut pas laisser les joueurs à disposition des Bleus plus de cinq matches. Ils auraient pu discuter calmement, mais ça s’est envenimé très vite. Et la ligue menace toujours de saisir le Conseil d’État. Bref, le rugby français vit un moment viril mais pas très correct.  

Pourtant, c’est en ce moment que le rugby aurait besoin d’être rassemblé. 

La crise sanitaire plus la crise financière qui en découle fragilisent considérablement les clubs. Est-ce que c’est vraiment le moment de se déchirer en place publique pendant que le bateau coule ? Est-ce que les luttes électoralistes sont vraiment plus importantes que de s’unir pour sauver le rugby français ? Avec les jauges de spectateurs réduites dans les stades, il y a des clubs qui crient famine. La billetterie, c’est leur gagne-pain, plus que les droits télé.

En ce moment ils ont la peur au ventre, le protocole sanitaire les étouffe, et ce ne sont pas ces luttes fratricides qui vont leur donner confiance en l’avenir. Ils ont besoin d’unité, de discours clairs et d’actes, sûrement pas d’une théorie du complot. Ça va être long, ces 10 jours de campagne restants…