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SAISON 2021 - 2022

Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin s'intéresse à la clôture des Jeux paralympiques de Tokyo. Selon elle, il ne faut pas s'arrêter là.

Les jeux paralympiques de Tokyo sont terminés, vivent les jeux de Paris 2024 ! L’équipe de France a brillé et nous a fait vibrer avec ses 54 médailles. Mais ne nous trompons pas, ça n’est pas une fin en soi, juste le début du chemin. 

On a le droit d’avoir le sourire ce matin après ces jeux paralympiques de Tokyo. Premier motif de satisfaction, ces jeux ont eu lieu. Malgré la crise sanitaire, malgré l’absence de public. Il n’y a pas si longtemps, le déroulement même des jeux paralympiques aurait pu être remis en question dans de telles circonstances. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas, et fort heureusement. Parce qu’ils ont acquis une incontestable aura mondiale. Et Tokyo 2020 restera une référence à ce niveau-là. L’audience de ces jeux paralympiques a été beaucoup plus forte cette année, notamment sur les supports numériques. Un bond en avant par rapport à Rio 2016 par exemple. Au-delà des médias traditionnels, sur les réseaux sociaux, de Twitter à Tik Tok, il y a eu un engouement sans précédent. 

Ensuite, si on regarde plus particulièrement la situation de la France, le total de 54 médailles a de quoi nous donner la banane, vu que l’objectif affiché était de 35 récompenses. Il y a des favoris qui ont tenu leur rang, des sports comme le cyclisme où la France est sur son petit nuage, et des jeunes qui ont déjà concrétisé les espoirs mis en eux, autant dire que ce sont des promesses de victoires pour Paris 2024. Félicitons l’équipe de France et ses encadrants pour le travail effectué. Surtout qu’il fallait redresser la barre. Il y avait une érosion continue du nombre de podiums depuis Pékin 2008. Donc on peut être fiers de nos para-athlètes.

On a le droit d’être satisfaits, évidemment, mais il y a un petit bémol.

La France n’est finalement que 14ème au tableau des médailles. Parce que sur les 54 médailles, seules 11 sont en or. On ne va pas se comparer à la Chine ou aux Etats-Unis, il y a des données démographiques qu’on ne peut pas combattre. Mais quand je vois les Pays-Bas par exemple qui gagnent partout aux jeux paralympiques, je me demande forcément d’où vient la différence. Peut-être qu’on accorde plus de place aux personnes en situation de handicap dans ce pays. Parce qu’il y a forcément un effet domino. Plus les personnes handicapées sont visibles, plus elles sont intégrées dans la société en général, dans les entreprises par exemple, plus ça rejaillit sur le sport, et plus la détection de futurs champions est facilitée.

Et ça, ce sera un des enjeux de Paris 2024. Pas dans trois ans. Maintenant. Le comité d’organisation de 2024 en a parfaitement conscience. Tony Estanguet et les autres ne cessent de rappeler leur objectif de jeux inclusifs. Le même logo, les mêmes sites, la même équipe, tout ça est une véritable avancée. Et sur cette question, le sport a un rôle moteur, et le reste de la société doit suivre. Vous avez vu le succès des jeux paralympiques ? Très bien, mais la clôture hier n’était pas la fin. Ça doit être le début d’une nouvelle ère, et pas que dans le sport.