Ce mercredi, le Paris Saint-Germain affronte Manchester City à l'occasion de la deuxième demi-finale aller de la Ligue des Champions. Seul club à avoir dit non à la Super Ligue présent dans le dernier carré, le PSG a déjà gagné une bataille : celle de l'image.
C’est l’édito sport de Virginie Phulpin. Le PSG reçoit Manchester City ce mercredi soir en demi-finale aller de la Ligue des Champions. Hier soir, un partout entre le Real Madrid et Chelsea, avec un but sublime de Karim Benzema. Pour vous, dans ce dernier carré de la compétition, les Parisiens ont déjà gagné une chose : la bataille de l’image.
Mine de rien, ils vont avoir beaucoup de supporters à travers l’Europe ce soir. Le PSG est le seul demi-finaliste à avoir dit non à la Super Ligue honnie par les fans. En une semaine, le club parisien est passé du symbole de l’alliance maléfique du foot et du fric à celui de résistant en première ligne contre le foot business. Avouez que c’est savoureux. Le président Nasser Al Khelaifi en Che Guevara du foot populaire et égérie des supporters unis de tous les pays, je n’aurais pas misé un bitcoin là-dessus il y a 10 jours.
Mais le PSG n’était pas que le grand méchant loup qui dérègle le marché avec ses caisses sans fond avant, pas plus qu’il ne s’est transformé en agneau bienfaiteur de l’humanité amoureuse du football après. Nasser Al Khelaifi a juste un savoir-faire politique plus efficace que ce balourd de Florentino Pérez. Le président du Real Madrid et son complice duplice de la Juventus Andrea Agnelli sont violemment descendus de leur piédestal après leur putsch raté.
Et pendant ce temps-là, le président du PSG a pris du galon juste en disant "non". Le nouvel homme fort du foot européen, c’est lui. Nommé président de l’ECA, l’organe représentatif des clubs, vu comme un sauveur par l’UEFA, et désormais respecté par les fous de foot. Oui, le PSG et son président ont changé de statut. Et ils ont gagné la bataille de l’image.
Cette image est un peu trop belle pour être totalement vraie.
Les histoires de gentils et de méchants, passée la maternelle, on sait que ça ne sont que des caricatures. Le PSG a défendu les valeurs du football, c’est vrai, et ça n’est pas une mince affaire par les temps qui courent.
Mais soyons honnêtes. Le club a aussi et surtout défendu ses intérêts. Avant la coupe du monde au Qatar, il vaut mieux montrer patte blanche. Nasser Al Khelaifi a aussi quelques casseroles judiciaires qu’il est préférable de cacher derrière l’affiche des valeurs du sport. Et puis le PSG a moins besoin d’argent que de légitimité. Donc c’était l’occasion idéale de se faire une place parmi les grands.
Maintenant que la bataille de l’image est gagnée, reste le terrain. On y revient, enfin. Après une finale l’an dernier, après avoir éliminé le Barça et le Bayern cette année, c’est pareil, le PSG a grandi de ce côté-là aussi. Les dirigeants ont défendu la ligue des champions de l’UEFA en coulisses. Ce soir, il s’agit de la conquérir avec le ballon. Ce qui est quand même un peu plus excitant.