Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur le sacre de Fabio Quartararo. Selon elle, cela marque le début d’une nouvelle ère pour la moto en France.
Fabio Quartararo est champion du monde de Moto GP. Il est devenu hier le premier Français à être sacré dans la catégorie reine de la moto. Pour Virginie Phulpin, ce titre et la personnalité du champion peuvent marquer le début d’une nouvelle ère pour la moto en France.
Pour qu’un sport devienne incontournable dans un pays, il a besoin de têtes d’affiche. Et Fabio Quartararo a la plus belle des têtes de vainqueurs. Un sourire immense qui traverse son visage, des larmes de bonheur qui ont coulé tant et plus hier après son sacre, quand a retenti cette Marseillaise qu’on attendait depuis les débuts de la moto en 1949, et le drapeau tricolore qui n’a pas quitté les mains du champion. Fabio Quartararo, c’est un talent précoce évidemment, du haut de ses 22 ans, un travailleur acharné depuis le plus jeune âge, et c’est aussi une émotion à fleur de peau et un amour absolu de son pays et de sa discipline. Oui, il a tout pour que la France le suive et succombe aux charmes de la moto.
Pendant des années, les Espagnols et les Italiens ont tout gagné sur le circuit. De vrais pays de moto, ce que la France n’est pas encore. Mais j’ai trouvé ça assez symbolique que Fabio Quartararo soit sacré champion du monde sur les terres italiennes, le jour de la dernière course de Valentino Rossi, la star ultime du guidon. Comme un passage de témoin. Le successeur de Valentino Rossi a des origines italiennes, il s’est formé en Espagne, mais c’est bien la France qu’il représente.
Et la France peut vraiment devenir un pays de moto grâce à son champion ?
Bien-sûr qu’il faudra confirmer. Gagner encore, livrer des batailles épiques pour faire basculer le grand public. Mais déjà, les grands prix moto sont retransmis à la télévision maintenant en France, sur Canal Plus, et ils sont très suivis. Le grand prix de France attire un public fourni. Alors quand un Français devient champion du monde, ça ressemble à la petite étincelle qu’il fallait pour que le feu prenne définitivement. En plus, on l’a dit, Fabio Quartararo n’a que 22 ans. Il peut régner un moment et marquer toute une génération.
Parfois ce qui rebute un peu dans la moto, c’est que c’est un sport qui coûte cher pour les pratiquants. Forcément, le matériel est un peu plus onéreux qu’au foot par exemple. Mais justement, Fabio Quartararo n’est pas un "fils à papa". Enfin, son père a mis tout son coeur pour que son fils vive de sa passion. Mais il n’avait pas des moyens démesurés au départ. Et ça, ça peut donner de l’espoir à d’autres jeunes. La fédération française de moto travaille sur l’accessibilité de son sport aux plus jeunes. Il y a du travail, mais Fabio Quartararo peut être l’ambassadeur idéal. En plus d’être roi du monde.