Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin revient sur la fin du mercato pour les clubs de foot et le carton plein pour le PSG qui a recruté quatre joueurs dans une ambiance de pièce de théâtre avec le recadrage de Thomas Tuchel par Leonardo.
Le marché des transferts est fermé depuis minuit pour les clubs de football. À la dernière minute, le PSG a recruté un dernier joueur, le milieu de terrain du FC Barcelone Rafinha. Pour Virginie Phulpin, le club parisien a réussi son mercato dans un contexte difficile, mais il faut toujours que ça se passe dans une ambiance de théâtre de boulevard.
Qu’est-ce que c’est, un mercato réussi en cette période de crise sanitaire ? C’est recruter des joueurs sans trop dépenser. Enfin, à Paris, on n’emploie pas ces mots-là, on appelle ça "être créatif", c’est plus chic. Donc le club a davantage misé sur des joueurs prêtés, et pas achetés des dizaines de millions d’euros comme il en a souvent eu l’habitude. Et c’est plutôt malin.
Résultat, le PSG a quatre recrues. Le défenseur Florenzi, le milieu défensif Pereira, le milieu offensif Rafinha et un attaquant pour jouer les doublures, Moise Kean. C’est sûr les noms sont moins ronflants qu’il y a trois ans quand les Parisiens s’offraient Mbappé et Neymar.
Mais on est en 2020, le PSG a perdu de l’argent comme les autres avec l’arrêt du championnat, autour de 100 millions d’euros. Et comme un club n’a toujours pas le droit de dépenser plus que ce qu’il ne gagne, ça me semble être un mercato très maîtrisé.
Mais vous connaissez le Paris St Germain, même quand tout fonctionne plutôt bien, ce club arrive à se créer des psychodrames tout seul comme un grand avec des voix qui portent et des portes qui claquent. Ça doit être ça aussi, être créatif.
Il y a eu quelques accrochages entre l’entraîneur Thomas Tuchel et le directeur sportif Leonardo.
On peut faire confiance au PSG pour donner du relief à un mercato qui a l’attrait d’une morne plaine. Thomas Tuchel, le rôle qu’il préfère, c’est de pleurnicher. "On n’est pas assez forts, j’ai besoin de plus". Comme s’il voulait se dédouaner d’avance d’éventuels revers européens. Et Leonardo le recadre urbi et orbi. On dirait une pièce surjouée pour captiver le public.
Le mercato, à la base, ça n’est que des achats, des ventes, des prêts, avec des joueurs qui quittent un club pour un autre. La vie du foot, quoi. Mais à Paris, on y ajoute toujours une dimension de trahison et de rupture amoureuse.
Eric Choupo-Moting, l’attaquant souvent moqué et héros d’un soir en ligue des champions, est parti au Bayern Munich. Quoi, le bourreau du PSG en finale ? Edinson Cavani va jouer à Manchester United. Ça ravive la blessure de la pire soirée européenne des Parisiens éliminés par les Anglais l’an dernier. Et tout le monde coche nerveusement la date du 20 octobre sur son calendrier. PSG - Manchester United, Cavani va revenir au Parc des Princes, mais dans l’équipe d’en face. Comme si c’était une provocation.
Paris a vécu comme les autres un mercato très inhabituel. Mais le club n’a pas perdu ses habitudes de crise de nerfs. Il y a quand même des choses qui ne changent pas dans ce monde.