Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur le forfait de Roger Federer qui quitte Roland-Garros à la veille de son huitième de finale. Selon elle, il était sans doute préférable de le voir en forme à Wimbledon plutôt que de le voir se blesser durant la quinzaine.
Roger Federer ne disputera pas son huitième de finale aujourd’hui à Roland-Garros. Le Suisse forfait pour ne pas prendre de risques physiques et il préfère prendre un peu de recul avant Wimbledon. Est-ce que c’est un manque de respect pour Roland Garros ? Pour Virginie Phulpin, il ne faut pas en vouloir à Roger Federer
La première réaction, c’est la déception, bien sûr. On a toujours envie de voir un match de plus de Roger Federer. Donc s’il a disputé le dernier de sa carrière à Roland-Garros samedi soir dans l’atmosphère glaciale d’un central à huis-clos, évidemment qu’on a un pincement au cœur. Ça ne devrait pas se finir comme ça. Surtout que ce match, il l’a gagné après une lutte épique de plus de 3 heures et demie. Si c’était pour jeter l’éponge après, à quoi bon ?
Là encore, Virginie Phulpin comprend que ça fasse grincer quelques dents. Roger Federer explique qu’à 40 ans, après des opérations aux deux genoux et une longue absence du circuit, il est heureux de s’être prouvé qu’il pouvait enchaîner trois matches victorieux, mais qu’il doit préserver son corps avant Wimbledon. Quand on est Français, c’est le genre de phrase qui agace. Roland-Garros n’est pas un petit tournoi d’entraînement pour préparer le grand chelem londonien, s’il vous plaît. Donc oui, soyons honnêtes, ce forfait n’illustre pas la classe absolue dont Roger Federer s’est fait l’incarnation pendant tant d’années.
Ça manque de classe mais ça reste compréhensible.
Si on se met à la place de Roger Federer, sa décision est on ne peut plus logique. Il n’était pas venu à Roland-Garros pour gagner le tournoi, on le savait d’avance. L’objectif ultime de sa probable dernière saison sur le circuit, c’est de briller à Wimbledon, son jardin, le temple qui l’a fait roi. Et s’il dédaignait le grand chelem français, il aurait très bien pu choisir de ne pas venir du tout, et de se focaliser sur sa préparation sur herbe. Mais il est venu, sans doute pour son dernier tour de piste sur terre battue.
Et quand on a son palmarès, son aura, son ego de champion aussi, on peut comprendre qu’il préfère finir par une victoire arrachée de haute lutte que sur une défaite quasi inéluctable aujourd’hui avec un corps qui n’avance plus.
Selon Virginie Phulpin, on peut pardonner à Roger Federer une attitude qu’on n’accepterait pas chez les autres. Justement parce que c’est Roger Federer et qu’il a tant apporté au tennis qu’on peut accepter qu’il fasse des choix à l’aube de ses 40 ans. Même si ce sont des choix contestables, ravalons notre orgueil de Français vexés par ce forfait. C’est dur, mais on peut essayer.
Virginie Phulppin préfère voir Federer finir sa carrière sur une victoire à Wimbledon plutôt que sur une blessure et un abandon en huitième de finale de Roland-Garros.