Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur l'initiative du basketteur Tony Parker. Il a alerté le gouvernement sur l'état du sport Français mais, selon Virginie Phulpin, nos politiques ne s’intéressent au sport que lorsqu’il est question de victoire ou d’exploit.
Tony Parker à la rescousse du sport français. L’ancien basketteur réclame l’aide du gouvernement pour faire face à la crise sanitaire. Pour Virginie Phulpin, c’est une bonne nouvelle de le voir s’engager, mais ça en dit long sur la façon dont le sport est perçu en France.
Vous vous souvenez de ce qu’on disait de Jacques Chirac lors de la coupe du monde de foot en France en 1998 ? C’est un président qui aime les sportifs plus que le sport. Et en fait, ça résume assez bien les rapports de notre pays avec ce secteur. Ça fait des mois que les acteurs du sport tirent la sonnette d’alarme. Du comité olympique aux présidents de clubs, de tribunes en coups en gueule, tout le monde crie famine face à la crise sanitaire, exprime ses craintes sur l’avenir du sport et demande à genoux l’aide de l’État. Pour quelle réponse ? Rien, ou presque. On s’en occupe, on s’en occupe. Mais on ne voit toujours rien venir.
Et là, depuis quelques jours, Tony Parker en personne a repris le flambeau. Le meilleur basketteur français de l’histoire avertit à son tour que sans l’aide de l’État, une partie des clubs de sport est en danger de disparition. Et là, miracle, le gouvernement est toute ouïe. On s’appelle, on s’écoute, on se donne du Roxana et du Jean-Michel pour parler de la ministre des Sports et de celui de l’Éducation. À l’américaine, quoi. Et on se promet de se parler et de trouver des solutions. Oui, c’est difficile de faire comme si Tony Parker n’existait pas, du coup sa parole entraîne une réaction.
C’est comme si on avait eu besoin d’une figure de sauveur.
C’est l’impression que ça donne. Alors attention, c’est une excellente nouvelle que Tony Parker ait décidé de s’impliquer autant. En plus, il ne le fait pas juste pour son club de Villeurbanne, il ne le fait même pas uniquement pour le basket, mais pour l’ensemble du sport français. Même le sport amateur, confronté à des baisses massives de licenciés et condamné à l’arrêt, peut trouver des raisons d’espérer. Le quadruple champion NBA ne lâchait rien sur les parquets, a priori il ne va pas non plus lâcher les ministres. Tant mieux.
Mais pourquoi avait-on besoin d’un champion de sa trempe pour que les doléances du sport français soient enfin prises au sérieux ? Tout simplement parce qu’en France, au plus haut niveau de l’Etat, on ne s’intéresse au sport qu’à travers les icônes, les gagnants. Ceux qui font joli sur la photo avec leur coupe. Le sport au quotidien, les femmes et les hommes qui oeuvrent chaque jour dans les clubs, dans les associations, et qui se battent pour que le sport survive, c’est beaucoup moins glamour. C’est formidable de voir un Tony Parker prendre les choses en main, mais ça reste triste que le sport en lui-même ne soit pas une priorité.