Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur les propos de l'ancien cycliste Riccardo Ricco, banni à vie pour dopage, sur la campagne de vaccination contre le Covid en disant qu’il ne voulait pas qu’on lui injecte n’importe quelle substance dans le corps. Selon elle, c'est parfaitement ridicule.
Riccardo Ricco, ancien cycliste italien banni à vie pour dopage, s’est exprimé sur la campagne de vaccination contre le Covid en disant qu’il ne voulait pas qu’on lui injecte n’importe quelle substance dans le corps. Pour Virginie Phulpin, on atteint les limites du ridicule.
Au début, elle a cru que c’était une blague. Quoi, Riccardo Ricco a peur de ce qu’il pourrait y avoir dans une seringue ? On sait que c’est un spécialiste de la question, mais il faut quand même se pincer pour y croire. L’Italien a posté sur Facebook ce message "Personne ne peut m’obliger à faire quelque chose qui pourrait avoir des effets négatifs sur mon corps". On est le 8 janvier, et on sait déjà que personne ne pourra rivaliser dans le monde du sport pour sortir une phrase plus ridicule et pathétique cette année. Effectivement, personne ne peut obliger Riccardo Ricco à faire quoi que ce soit qui pourrait avoir des effets négatifs sur son corps. Il y arrive très bien tout seul.
On parle quand même d’un cycliste qui est passé à deux doigts de la mort il y a 10 ans parce qu’il a pratiqué lui-même une auto-transfusion sanguine, avec des poches de sang qu’il gardait dans le frigo de sa cuisine depuis 25 jours. On parle d’un cycliste à qui la fédération italienne avait interdit de passer professionnel à ses débuts parce qu’il présentait déjà un taux d’hématocrites trop élevé. On parle d’un cycliste contrôlé positif à l’EPO sur le Tour de France en 2008. On parle d’un cycliste qui vient d’être banni à vie par le tribunal antidopage italien pour commerce de substances illicites, alors qu’il était déjà sous le coup d’une suspension de 12 ans pour dopage. Que Riccardo Ricco puisse avoir peur de ce qui se trouve dans un vaccin, Virginie Phulpin n’était pas prête.
C’est presque un peu triste de voir un ancien dopé prendre une position pareille.
Ça en dit long aussi sur la détresse que peuvent ressentir les anciens dopés. Ces dernières années, Riccardo Ricco a voulu endosser le maillot peu adapté à ses épaules de lanceur d’alerte dans le peloton, il s’est découvert l’âme d’un repenti qui dénonce un système qui réclame trop aux coureurs sans tolérer le moindre écart. Quand on voit son CV, on se dit que des écarts, il y en a quand même eu beaucoup…
Mais cette détresse, cette solitude de ceux qui ont fauté, il ne faut pas la négliger. Par ses paroles, Riccardo Ricco cherche aussi à attirer l’attention, à tout prix. Aujourd’hui, il s’est reconverti en marchand de glaces près de Modène en Italie. Virginie Phulpin n’est pas sûre de vouloir savoir ce qu’il y a dans ses crèmes glacées.