Crash Air Algérie - Sebastien RIEUSSEC / AFP - 1280x640 3:18
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Le 24 juillet dernier, l'avion de la compagnie Air Algérie reliant Ouagadougou à Alger s'écrasait en plein désert au Mali, tout près de la frontière avec le Burkina Faso. Une zone difficile d'accès que notre reporter Jean-Sébastien Soldaïni atteint après trois jours de voyage.

Il raconte :

"Ma première surprise en survolant la zone, c'est l'état de l'épave. C'est à se demander comment les débris ont pu être repérés en pleine nuit, tellement l'appareil est pulvérisé. Cela ressemble à un feu de broussailles, une trace noire dans le sable, quelques buissons brûlés et rien d'autre. Vous imaginez le défi pour les enquêteurs qui ont planté là quelques tentes, à deux jours de route de la capitale Bamako, en pleine zone rouge comme ils l'appellent, là où sévissent les groupes islamistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le tout dans des conditions climatiques incroyables.

Grâce à un travail de fourmi, en pleine chaleur, les gendarmes et experts français sont parvenus à identifier tous les corps. Il leur a fallu près de 6 mois. Après avoir fait tous ces prélèvements, il leur fallait mettre un nom sur chaque échantillon. Le travail a commencé, là encore, en plein désert avec une tente réfrigérée qui permettait de conserver les fragments par -20°. Tout ça était recoupé avec des objets personnels fournis par les familles, peignes à cheveux, brosses à dents apportés aux enquêteurs spécialisés restés en région parisienne.

C'est exactement le même procédé qui a été utilisé après le crash de la Germanwings dans les Alpes françaises, toujours par les experts du Colonel Philippe Touron. Quant aux causes du crash, il a fallu un peu plus de temps pour les déterminer. Les premiers éléments d'enquête du BEA ont été révélés en avril dernier. Ils montrent que ce sont les capteurs de pression des moteurs qui ont gelé, probablement parce que les pilotes n'ont pas activé le dégivrage au cours de la montée."

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