L'histoire de la semaine, c'est celle d'un emblème : le drapeau français qui nous a réunis dans le deuil, ces derniers jours, et que l'ou peut être fiers d'arborer.
Bleu, blanc, rouge, le bleu des barbares antiques et du cosmos, le bleu devenu la couleur de la vierge et de nos tentatives de paix. le blanc de l'innocence et des nuits sans sommeil, le blanc de l'oublie et des fantômes. Le rouge de la guerre et de l’amour fou,du sang et de la colère, du feu et de la purification.
Bleu blanc rouge, on peut aller chercher très loin les couleurs d'origine de notre emblème national. des couleurs d'origine délavées par le temps, parfois modifiées, recolorées par les teinturiers de l'histoire. L’histoire de France qui annonce la naissance officielle du drapeau tricolore le 27 pluviose de l'an III. Autrement dit, le 15 février 1794, d('la Convention et futur peintre de l'Empire. David qui s'est en vérité contenté de repiquer les couleurs arborées quelques années plus tôt par les tombeurs de la Bastille.
Le bleu et le rouge du peuple de Paris entourant le blanc du roi de France. La cocarde tricolore des révolutionnaires qui n'avaient pas encore coupé la tête du roi Louis XVI. Si l'histoire a préféré oublier Lafayette qui dès 1789 aurait été le premier à proposer aux français le bleu blanc rouge comme couleur nationale, à l'image de celles déployées par la toute jeune Amérique libérée du joug des Anglais, on se souviendra que le bleu, le blanc et le rouge ont dans le désordre, chacune des trois couleurs à leur tour, incarné au fil des siècle le pouvoir génétique des rois. La mémoire décapitée, l'étrange héritage, l'ironie de l'histoire. Au-delà des guerre et des divisions, l'unité d'un pays et d'un peuple qui s'est tricotée sur plus de 1000 ans.
Bleu blanc rouge, le drapeau d'une nation, d'une vieille aventure commune, douloureuse, entre les coups de canon sur les mers, les corps à corps sur les champs de bataille, sous les obus dans les tranchées, le drapeau dans la boue et dans le sang. Un drapeau qui a essuyé les crachats et l'écu de l'ennemi, un drapeau outragé, piétiné, déchiré, brûlé, un drapeau qui s'est parfois couché, toujours relevé. Le drapeau flottant dans le ciel des conquêtes et des grandes victoires, celui qui pavoise les fenêtres les jours de liberté retrouvée, celui qui tapisse les fêtes populaires. Le drapeau qui consacre les nouvelles républiques, les nouveaux présidents. Celui qui enveloppe les héros et les champions. Un drapeau pas toujours très joli, qu'on a imposé à d'autres, au nom duquel on a commis bien des saloperies, l’histoire passe, le drapeau flotte toujours. Ne surtout pas être dupe, par ceux qui cherchent à se l'approprier ou à le détourner, le drapeau tricolore n'appartient à personne d'autre qu'au peuple français, uni dans son destin.