Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Marion Sauveur nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. Aujourd'hui, on reste en Savoie pour découvrir la ville d'Annecy, à travers son histoire. L'occasion aussi pour faire une petite cueillette autour de la ville.
Ce matin, on part en balade du côté de la Savoie ce matin…on pose nos valises à Annecy.
Où il fait bon vivre ! D’ailleurs elle est une fois de plus en tête du palmarès des villes et c’est vrai qu’elle s’apprécie aux beaux jours, ou elle prend des airs vénitiens. Elle est traversée par des canaux, dont la petite rivière du Thiou. C’est autour de ses berges que s’est construite la cité médiévale. Avec ce fameux Palais de l’ile, qui ressemble à un petit vaisseau sur l’eau, un petit bijou comme on les aime, facilement instagramable aussi. Vous l’avez compris, la Cité médiévale est à arpenter, c’est un incontournable. Mais je vous engage aussi à bien poser les yeux sur le Patrimoine religieux. On ne la surnomme pas « la Rome des Alpes » sans raison. Annecy a même été un évéché au 16ème siècle. Et les cloches si vous les écoutez tinter, vous guiderons vers un lieu exceptionnel a 8-10 kilomètres : à Sevrier. Un site mondialement connu grâce à des ambassadrices pas comme les autres, celles d’Anne Paccard de la Fonderie Paccard.
"Nos meilleures ambassadrices, ce sont nos cloches, dont la plus ancienne sonne depuis 225 ans dans le petit village de Quintal. Mais les plus célèbres peuvent se situer aux quatre coins du monde, comme aux Etats-Unis où nous avons réalisé la réplique de la "liberty bell", en 1950. C'est une cloche de 1 tonne pour chaque Capitol de chaque Etat américain. Il y a Paris aussi où il y a la plus grande cloche de France, la savoyarde. Elle pèse 18.835 kilos et qui depuis 1891, est la plus grosse cloche de France."
Une cloche qu'on retrouve à Montmartre. Un bel écrin ! La fonderie a coulé 120 000 cloches à travers le monde, dont beaucoup d’Annecy. La plus remarquable : c’est la cloche de Notre dame de Liesse, la salésienne. Un bourdon de 5 tonnes, avec un très beau son. Paccard c’est une entreprise familiale qui existe depuis 1796, des fondeurs de cloches de père en fils, 8 générations sans interruption ce n’est pas beau ça ? Elle est née après la Révolution, lorsque le maire a demandé à l’évêché de renvoyer une cure. Le deal : un curé mais une nouvelle cloche dans votre clocher. Un jeune apprenti s’est alors proposé il avait 24 ans. Il s’appelait Antoine Paccard.
Et elle se visite cette fonderie ?
Oui, il y a même un musée et chaque jeudi vous pouvez assister surtout à la fonte des cloches. Ça se fait sur réservation, comme les concerts Arsonnora que la Maison Organise : voix et cloches. SON cloches et ce n’est pas fini, il y a un salon de thé pour Marion. On y déguste des Pacardises dont des … cloches en chocolat.
Après la Patrimoine des activités nature peut-être ?
Ah j’ai une nouveauté extraordinaire : Le Jetcycle Max. Un nouvel engin, pour voler sur l’eau. Vous vous asseyez, semi-allongé, vous pédalez et il y a une hélice et surtout un foil pour décoller doucement de la surface de l’eau. Vous vous promenez à 20 kilomètres/heure dessus. Et en plus c’est Eco responsable.
Et j’en ai plein d’autres de nouvelles activités : des soirées astronomies et astrophotographies, de l’avion électrique avec le velis electro, pour survoler le lac… je mettrai les infos sur le site Europe1.fr.
Et côte hôtels ?
La Villa Caroline, qui est située sur la rive Ouest du lac d’Annecy, pour un séjour detox, top pour les sportifs aussi. La cuisine est flexivore et végétale, y a un spa, et aucun wifi dans les parties communes.
Marion, avec vous, on part à la cueillette aux alentours d’Annecy.
Oui… à la recherche d'une plante sauvage comestible : l’ail des ours… qui fleure bon l'ail… et parfume délicatement les plats. Son nom viendrait du fait que c'est la première plante que les ours mangent après leur hibernation. En ce moment, c'est la pleine saison…
Comment on le repère ?
L'ail des ours pousse dans les sous-bois… il a besoin de fraîcheur et d'ombre… et on le trouve la plupart du temps en groupe : comme de grands tapis verts d’ail des ours bien odorants. Ce parfum d’ail, c’est la première manière de le repérer. Lionel Scaturro de l’Ecole des Saveurs des bois, tout près d’Annecy, nous explique comment le reconnaître.
"Les feuilles d'ail des ours sont plutôt allongées. Elles se trouvent au bout d'un pétiole, c’est cette tige qui va relier la feuille au bulbe. et la feuille sera brillante sur le dessus. Ces feuilles il faut faire attention parce qu’elles ressemblent étrangement à du muguet ou des colchiques… des plantes toxiques ! Pour le cas du muguet : ses feuilles sont toujours réunies par 2 ou 3, elles seront mats sur le dessus et assez rigides. Pour les colchiques les feuilles seront réunies également entre elles par 3 ou par 4. Elles démarrent directement du sol. Elles sont un peu plus épaisses et plus allongées que l'ail des ours. Faut faire attention".
Pour le cueillir, il suffit de casser le bas de la feuille avec votre ongle ou un couteau. N’hésitez pas à aller chercher le bas de la feuille pour vérifier que c’est bien de l’ail des ours.
Vanessa une fois qu'on l'a cueilli on peut le cuisiner ?
Oui !!! Et tout se mange dans l’ail des ours : du bulbe à la fleur, en passant par le bourgeon et la feuille bien sûr. Le plus courant est de cuisiner les feuilles. Elles ne se conservent pas longtemps une fois coupées. Pensez-bien à mettre les tiges dans l’eau si vous ne les cuisinez pas tout de suite. Vous pouvez les hacher et les mettre au congélateur, dans un sac hermétique. Elles peuvent vous servir à épicer une soupe ou donner plus de saveurs à un plat.
La recette classique par excellence, c’est le pesto. Cette sauce italienne… gênoise même… cousin du pistou, se fait traditionnellement avec de l’huile d’olive, pignons de pin (amandes ou noisettes), du parmesan et du basilic. Et là on remplace le basilic par l’ail des ours. Mieux vaut utiliser des petites feuilles bien fraîches, elles sont plus tendres.
Les ingrédients
250g de feuilles d'ail des ours
130g de parmesan râpé
60g de poudre d'amandes
60 g de pignons de pin
12cl d'huile d'olive
2 pincée de fleur de sel
1 pincée de poivre
L’idéal est de réaliser le pesto au pilon… mais avec un mixeur, cela fonctionne très bien. Commencer par faire torréfier les pignons de pin dans une poêle. Ils doivent être juste dorés. Une fois lavées, mixer grossièrement les feuilles d’ail des ours. Ajouter le sel, le poivre, la poudre d'amandes et le parmesan et mixer de nouveau. Ajouter les pignons dorés et mixer… avant de mélanger avec l'huile d'olive. Incorporer la délicatement.
Il se conserve au réfrigérateur 3 jours. Avec ce pesto… on peut réaliser des lasagnes : une couche de ce pesto sur les pâtes, une couche de béchamel. Vous pouvez aussi tout simplement rajouter dans votre sauce tomate classique de l’ail des ours émincé. Et vous avez des lasagnes un peu relevées. Une recette toute simple à faire : le beurre d’ail des ours, pour aromatiser vos pâtes ou comme base pour des tartines apéritives gourmandes, avec une belle tranche de jambon de pays.
Avant toute chose : laisser le beurre 1h à température ambiante pour qu’il soit facile à travailler. Emincer finement vos feuilles d’ail des ours. Mélanger avec la fleur de sel. Avant de malaxer le beurre avec vos herbes. Quand elles sont bien intégrées, il suffit de reformer le beurre et de le mettre au réfrigérateur.
Qu’est-ce qu’on fait des fleurs ?
On les ajoute à une salade. Non seulement ce sera joli… ces petites fleurs blanches, mais en plus ça va lui donner un bon goût d’ail… assez doux. Et si vous avez des bourgeons d’ail des ours, vous pouvez réaliser des pickles… comme des câpres ou des cornichons. En faisant chauffer un sirop de sucre, de vinaigre et d’eau… et de le verser bien chaud sur les boutons floraux placés dans un bocal stérilisé. Vous pouvez ajouter quelques épices. Ces pickles ont un bon petit goût d’ail, pas trop acide. Parfait pour picorer à l'apéritif ou pour vos salades.
Pickles de boutons d’ail des ours
Les ingrédients
- 60 cl de vinaigre de cidre ou blanc
- 80 g de sucre en poudre
- 1 litre d’eau
- Boutons d’ail des ours
- Epices (graines de moutarde, de fenouil, …)
Commencer par rincer les boutons floraux. Faire bouillir le vinaigre, le sucre et l'eau. Ajouter quelques épices et laisser sur le feu une minute. Remplir les pots stérilisés au 2/3 de bourgeons, avant de verser le sirop dessus (jusqu’en haut du pot). Fermer le bocal et retourner-le jusqu’à refroidissement.
Si on ne veut pas cuisiner ?
Passez voir Lionel Scaturro de l’Ecole des Saveurs des bois, il vous emmènera les découvrir.