L'agrophotovoltaïque, quand l'agriculture se marie avec l'énergie solaire

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Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation.

L’innovation, Anicet Mbida Bonjour. Ce matin, on innove en agriculture. Il n’y aura plus à choisir entre des champs de cultures et des champs de panneaux solaires. On pourra faire les deux en même temps, et au même endroit.

Oui, sur la même surface, on produit, à la fois, de l’électricité, du blé et des pommes de terre par exemple. Comment ? Il suffisait d’y penser : en installant les panneaux solaires à cinq mètres de hauteur et en continuant à planter en dessous. Il y a même assez de place pour un tracteur. Avantage : on pourra installer beaucoup plus de fermes solaires. Vous savez qu’aujourd’hui il est assez compliqué d’en créer. Car il faut trouver des terrains qui ne sont ni constructibles ni agricoles, sinon cela revient trop cher. Avec cette technique, on pourra mélanger agriculture et production d’énergie solaire. C’est ce que l’on appelle l’agrophotovoltaïque.

Comment ça marche ? Les panneau solaires sont transparents ? J’ai du mal à voir comment des plantes pourraient pousser à l’ombre, sous les panneaux solaires.

Ce sont des panneaux solaires traditionnels, donc opaques. Quant aux plantes, elles ne sont pas totalement à l’ombre. On espace les panneaux solaires de quelques mètres, ce qui va laisser passer un peu de lumière pour la photosynthèse quand le soleil tourne. Et puis on choisit des plantes qui ont le moins besoin de lumière (la pomme de terre par exemple).

Et ça marche. Le système est testé depuis un an en Allemagne par les chercheurs de l’institut Fraunhofer. Ils viennent de publier les résultats de leur dernière récolte. Évidemment, il y a une perte de rendement par rapport à un champ classique. Mais elle n’est que de 19% pour le céleri, le blé ou la pomme de terre. Ce qui reste raisonnable. D’autant que cette perte est compensée par l’argent gagné sur la revente d’électricité. Donc ça peut être rentable pour les agriculteurs.

Ils peuvent aussi réutiliser l’électricité pour leurs propres usage ?

Exactement. Si les agriculteurs peuvent produire plus facilement leur propre énergie, cela va inciter les fabricants de matériel à basculer plus rapidement vers l’électrique. Vous imaginez ? On aurait des tracteurs électriques alimentés par des panneaux solaires. Aujourd’hui l’agriculture rejette énormément de CO2. Peut-être que demain, elle deviendra neutre en carbone grâce à l’agrophotovoltaïque. Retenez bien ce nom. On va en réentendre parler.

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