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Orne : partager son temps de travail entre plusieurs entreprises
Il y a eu l’idée des 35 heures : chacun travaille un peu moins pour, au global, faire travailler tout le monde un peu plus. Mais cela n’a pas vraiment créé d’emploi.
Une association a eu une autre idée : rassembler plusieurs entreprises, qui n’ont besoin que d’employés à temps partiel, cumuler leurs demandes, pour offrir des emplois à temps plein.
Baptisée Progressis, elle regroupe 80 sociétés normandes de l’Orne, du Calvados et de l'ouest de l'Eure. Elle recrute des employés pour le compte de ses membres, et les place, par exemple, deux jours chez l’un, trois jours chez l’autre, et les rémunère à temps complet.
Principale différence avec l’intérim : la sécurité. L’association embauche en CDI, un statut qui simplifie l’obtention des prêts par exemple. Elle offre toutefois une grande flexibilité aux entreprises qui peuvent bénéficier de compétences pointues sans avoir à embaucher à temps plein.
Quant aux employés, le principe permet de cumuler les expériences et d’éviter la routine en travaillant pour plusieurs sociétés. La formule s’avère d’ailleurs plus sûre qu’un CDI : si l’une des entreprises pour lesquelles on travaille ferme, l’association s’engage à en trouver une autre.
Aujourd’hui, ce partage du temps de travail crée de l’emploi. Notamment parce que l’association regroupe surtout des PME, secteur où l’emploi reste dynamique, surtout quand on lui apporte de la flexibilité.
On note ainsi la belle histoire de Catherine, 51 ans, assistante dans le BTP. Elle a été licenciée par un grand groupe avant de tomber dans la galère des petits boulots, de l’intérim sans rapport avec son métier de base.
Puis elle a commencé à partager ses compétences dans plusieurs PME. Et elle a fini par être recrutée par l’une d’elles. Selon l’association, 15 à 20 % de ses salariés finissent par être embauchés, chaque année, à temps plein, par une entreprise membre.