Anicet Mbida nous présente chaque matin les plus belles inventions françaises.
Le célèbre papier d’Arménie n’est pas aussi exotique qu’on le croit.
Non, pas du tout, puisqu’il a été créé dans la banlieue sud de Paris en 1885, à Montrouge exactement.
Depuis plus de 130 ans, quasiment rien n’a changé : même usine, même recette, même design. L’entreprise n’a jamais voulu rejoindre un grand groupe et c’est l’arrière-petite-fille du fondateur qui est désormais aux commandes.
Pourtant son succès est planétaire. Dans les années 90, environ 200.000 carnets sortaient de l’usine. Aujourd'hui, c’est plus de trois millions chaque année.
Il y a quand même quelque chose d’arménien dans le papier d’Arménie ?
Oui, puisque tout a commencé par le voyage d'un pharmacien en Arménie. Là-bas, il remarque que les habitants parfument et désinfectent leur maison en faisant brûler de la résine de benjoin.
En rentrant à Montrouge, il décide d’imprégner du papier buvard avec une recette à base de la fameuse résine. Et de mettre le tout en petits carnets à faire bruler pliés en accordéon.
C’est un processus très long puisqu’il faut trois mois entre la macération et le séchage pour faire un carnet de 36 bandelettes.
Le papier n’avait pas été montré du doigt pour la pollution intérieure ?
Si, parce qu’il émet des particules fines, comme tout ce qui se brûle d’ailleurs (encens, bougies, huiles). Mais selon UFC Que Choisir, c’est l’un de ceux qui contient le moins d’éléments cancérigènes.
Le principal problème de la pollution intérieure, c’est de rester en espace clos. Donc pensez à aérer de temps en temps.
Le papier d’Arménie, une invention 100% Française Made in Montrouge.