Anicet Mbida nous présente chaque matin les plus belles inventions françaises.
C'est une idée d’une ex-filiale des Charbonnages de France : Gazonor. L’entreprise est installée dans l’un des bassins miniers les plus important de France, celui du Nord-Pas-de-Calais. Précisément à Avion, près de Lens.
Tout le monde a entendu parler du grisou, ce gaz tant redouté des mineurs, qui remonte du fond des galeries et qui explose au contact de l’air – le fameux coup de grisou. Même une fois la mine fermée, le gaz continue à s’échapper. Plutôt que de le brûler dans des torchères, Gazonor va le récupérer, le turbiner comme on dit dans le milieu, pour en faire de l’électricité. 15 millions d’euros seront investis sur trois ans pour transformer les anciens sites miniers en centrales électriques.
Au départ, Gazonor captait le grisou pour éviter les accidents et les explosions quand le gaz s’accumule. Celui-ci était alors pompé, purifié et réinjecté dans le réseau de gaz naturel (le grisou contient 90% de méthane). Au passage, on limite les rejets de gaz à effet de serre puisque l’impact du méthane est vingt fois supérieur à celui du CO2. Mais aujourd’hui, le gaz extrait n’est plus d’assez bonne qualité pour un usage industriel ou domestique. D’où l’idée d’en faire de l’électricité. Une première centrale devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année.
Pour autant, le grisou, appelé aussi gaz de mine ou gaz de houille, reste une énergie fossile, non renouvelable. Son développement est donc contradictoire avec la transition énergétique. Mais pour les élus qui ont validé le projet, il s’agit avant tout, d’une énergie 100% française, locale, qui sera distribuée en circuit court aux entreprises ou aux usines de la région. Ce qui est préférable à du gaz de schiste importé du Canada ou du Brésil. De la "réal écologie" en quelque sorte.