Anicet Mbida nous présente chaque matin les plus belles inventions françaises.
Les Russes veulent se rendre sur la lune, les Américains sur Mars, mais le campement qui pourrait accueillir leurs astronautes est made in France.
Il s’agit d’un projet européen d’habitation spatiale, coordonné par l’Université Internationale de l’Espace d’Illkirch près de Strasbourg dans le Bas Rhin (67). Baptisé SHEE, il aura nécessité trois ans de développement. Si vous avez vu le film Seul sur mars, avec Matt Damon, il s’agit du même genre de préfabriqué spatial. Il est donc suffisamment compact pour être envoyé dans une fusée. Mais capable de se déplier en un mini appartement une fois largué sur la planète. L’ensemble est évidemment totalement autonome. Avec tout le nécessaire pour produire de l’électricité, assainir l’eau et régénérer l’air. Des éléments de survie d’ailleurs conçus et assemblés à Marseille par l’entreprise Comex.
Les Américains et les Russes ont également des projets similaires. Mais ils ne sont pas aussi avancés. Leurs dernières études datent de 2008. Depuis, leurs efforts se sont plutôt recentrés sur la station spatiale internationale (ISS). Mais maintenant que l’on parle de nouveau d’envoyer des hommes sur Mars, et plus simplement un robot comme le Rover Curiosity, tout le monde lorgne sur le projet franco-européen.
D’autant qu'il est quasiment finalisé. Il partira au printemps, dans le désert, en Espagne pour être testé dans un environnement extrême. Même s’il faudra attendre encore 25 ou 30 ans avant d’envoyer un homme sur Mars, il est important de travailler sur ces technologies dès aujourd’hui. Sur Terre, le prototype SHEE peut, par exemple, servir d’habitat d’urgence lors d’une catastrophe naturelle. Les maisons seraient larguées par avion ou par hélicoptère, se déplieraient seules une fois au sol et seraient totalement autonomes. De même, imaginez des pavillons tout aussi autonomes, où il n’y a plus à payer, ni électricité, ni l’eau potable. Où les déchets sont recyclés automatiquement. C’est aussi cela l’enjeu des maisons spatiales. Et les Français sont déjà en pointe.