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Chaque jour, Didier François traite d’un sujet international.

C’est une révélation du New York Times, le quotidien américain a obtenu la confirmation que quatre missiles sophistiqués, découverts à la fin du mois de juin dans un camp de l’opposition au gouvernement libyen, avaient été achetés par la France aux Etats-Unis. Alors qu’un embargo des Nations Unies interdit toute vente d’armes à la Libye, Didier que faisait ce matériel très sensible entre les mains des combattants du maréchal Khalifa Haftar ?

La France a toujours respecté cet embargo à la lettre. Ce qu'il faut savoir, c'est que ces missiles antichars ultra-précis sont un armement extrêmement spécifique, très facile d'emploi, car une fois qu’ils sont orientés et tirés vers leurs cibles, ils n’ont plus besoin d’être guidés et vont frapper directement leur objectif. En 2010, les armées françaises en a donc acheté aux Etats-Unis un lot 260 unités pour ses propres besoins. Et ces missiles Javelin équipent aujourd’hui plusieurs détachements déployés discrètement à des fins de renseignement anti-terroriste dans les zones où ils sont confrontés à la menace des voitures piégées.

Leur portée, ainsi que leur rapidité de mise en œuvre, permettent de protéger efficacement les unités qui seraient prises pour cibles par des kamikazes roulant à bord de véhicules comme des camions bourrés d’explosifs. Il faut savoir qu’en Libye, neuf attentats de ce type ont été menés pour cette seul année. Il s’agit donc d’un équipement d’autoprotection utilisé exclusivement par des forces françaises. Et il n’est absolument pas question de vente ou de livraison d’armes à de quelconques forces alliées et moins encore rebelles. 

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il y en a si peu sur la base de Ghayran, où elles ont été trouvées. Quatre missiles ça ne peut pas changer le cours d’une guerre, en revanche cela peut sauver la vie d’équipes isolées en situation potentiellement vulnérables.

Et selon le New York Times ces missiles étaient stockés dans un camp militaire à une centaine de kilomètres au sud de Tripoli en attendant d’être détruits.

Effectivement, ce qu’expliquent les autorités militaires françaises c’est que ces munitions avaient été endommagées, qu’elles étaient hors d’usage. Et que le détachement opérationnel qui en avait été doté les avait donc entreposées dans un endroit sûr, où une équipe spécialisée devait les détruire. Ce qui n’a pas pu être fait avant que la base de Ghayran se retrouve rattrapée par les combats entre factions libyennes.

Mais que faisaient ces armes dans un camp du maréchal Haftar, tout de même fortement suspecté d’être soutenu en sous-main par la France.

Et bien parce que la France est engagée depuis longtemps dans la lutte contre les groupes terroristes en Libye depuis 2011, que ce soit contre les djihadistes d’Al Qaïda ou de l’Etat islamique, et qu’elle y a développé des partenariats discrets - parfois même clandestins - avec l’ensemble des forces locales qui mènent la lutte contre les terroristes : à l’Est avec les troupes du maréchal Haftar, à l’Ouest avec les forces du Premier ministre Fayyez al-Sarraj. Aujourd’hui ces deux partenaires se font la guerre, ce qui affaiblit grandement l’efficacité de la lutte anti-terroriste. Et c’est d’une des raisons pour lesquelles la France plaide activement pour un arrêt rapide des combats et une réconciliation politique.